Churchill Falls est devenu une mauvaise affaire pour les Terre-Neuviens, admet Legault
Gabriel Côté
En marge de sa rencontre avec son homologue Andrew Furey à Terre-Neuve-et-Labrador, le premier ministre Legault a reconnu que le contrat de vente d’électricité de la centrale Churchill Falls au Québec est devenu une «mauvaise affaire» pour les Terre-Neuviens.
• À lire aussi: Legault pourrait offrir des compensations financières
• À lire aussi: Une communauté innue poursuit Hydro-Québec pour 2,2 milliards $
«Je comprends tout à fait la frustration et la colère que vous éprouvez sur le dossier du contrat de Churchill Falls. J’estime que ce contrat est devenu vraiment une mauvaise affaire pour Terre-Neuve-et-Labrador à travers le temps», a-t-il dit, en anglais, lors d’un point de presse retransmis par Radio-Canada.
«J’étais en affaire longtemps avant d’être politicien, et j’ai compris que c’est toujours mieux d’avoir une situation gagnant-gagnant quand on signe un contrat à long terme. Nous ne pouvons pas réécrire l’histoire. Par contre, nous pouvons façonner l’avenir», a-t-il ajouté.
En raison d’une entente signée en 1969 et qui arrive à échéance en 2041, le Québec achète au rabais l’hydroélectricité provenant de Churchill Falls. Il paie 0,25 cent du kilowattheure sans aucune possibilité d’indexation.
Les tribunaux ont d’ailleurs tranché en faveur de Québec, à la suite d’un long recours de Terre-Neuve pour forcer la réouverture de l’entente. En comparaison, Hydro-Québec vendra son énergie 9,75 cents US du kW/h à New York, avant d’être indexée.
À sa sortie de son entretien avec M. Furey, François Legault a parlé d’une «rencontre productive».
«Nous nous sommes mis d’accord d’organiser des discussions de haut niveau entre nos équipes afin d’aborder le contrat de Churchill Falls et des projets à venir avant 2041 et après cette date également», a affirmé le premier ministre du Québec.
La renégociation de cet accord est d’une importance considérable pour les deux provinces. D’un côté, Andrew Furey espère obtenir beaucoup plus pour l’électricité de Churchill Falls. De l’autre, François Legault doit trouver le moyen d’augmenter de 50 % la production d’électricité québécoise s’il veut atteindre son objectif de carboneutralité en 2050.