Christian Mbilli enfin en championnat du monde


Stéphane Cadorette
Christian Mbilli a dû se montrer infiniment patient, mais voilà qu’après de tortueux détours, il aura bel et bien l’occasion de se battre pour le titre mondial intérimaire des super-moyens de la WBC le 27 juin face au Polonais Maciej Sulecki au Centre Vidéotron.
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Lors de l’annonce du combat à Québec, le promoteur Camille Estephan, de Eye of the Tiger Management, a parlé de «labeur de plusieurs années». Mbilli (28-0, 23 K.-O.) a quant à lui évoqué «l’aboutissement de toute une vie», après avoir lâché un grand «ouf» en se pointant triomphalement au micro.
Bref, le sentiment de soulagement était clairement perceptible dans le camp du Français d’origine et Québécois d’adoption, qui n’a pas été en mesure de sauter dans l’arène depuis le 17 août dernier, quand il a battu Sergiy Derevyanchenko au Centre Vidéotron.
Depuis, une succession de mésaventures et de jeux de coulisses ont fait en sorte que quatre scénarios de combat sont tombés à l’eau face à des adversaires potentiels comme Kevin Sadjo et Diego Pacheco.
«Ça a été très long, mais je suis confiant qu’on va arriver jusqu’au bout et qu’on va le battre, ce Canelo. Je suis plus que prêt et, le 27 juin, je vais le prouver encore une fois», a souri Mbilli, qui a rappelé que d’autres boxeurs avant lui comme Artur Beterbiev, Eleider Alvarez et David Lemieux avaient aussi dû patienter l’aboutissement de nombreuses tractations avant de savourer leur grande opportunité.
Canelo toujours dans la mire

S’il parvient à triompher de Sulecki (33-3, 13 K.-O.), Mbilli deviendra officiellement l’aspirant obligatoire au détenteur des titres WBO, WBA et WBC, le mythique Canelo Alvarez.
Ce dernier affronte le 3 mai William Scull, détenteur de la ceinture IBF.
Dans un monde idéal, Eye of the Tiger entretient l’espoir que Mbilli puisse affronter Alvarez en février ou en mai 2026.
«La boxe est assez complexe. Il peut y avoir des dérogations, des annulations, des combats déjà réglés, mais normalement, le 27 juin, ça devrait être mon dernier combat avant ce championnat du monde.
«À l’époque, je disais à ma famille en France que j’allais me rendre au Québec, que j’allais taper tout le monde et que je serais champion du monde. J’ai compris qu’en boxe, tu ne peux pas que taper du monde. Il faut une très grande équipe derrière soi, et je suis très heureux d’avoir Eye of the Tiger avec moi. Il faut un promoteur qui pousse les fédérations et les télés. Ça fait partie de notre sport», a rappelé Mbilli.
Ce dernier continue de croire que «tout est faisable dans la vie», quant à la possibilité d’amener Alvarez à Québec éventuellement.
Pour l’instant, il se concentre sur Sulecki, qui a surpris en allant battre le Kazakh Ali Akhmedov chez lui en février.
«C’est un gars très dangereux qu’on ne prend pas à la légère. C’est sa dernière chance d’aller chercher un combat contre Alvarez», a prévenu Estephan.
Carte relevée

Avant cette finale, Erik Bazinyan (32-1-1, 23 K.-O.) s’opposera à Steven Butler (35-5-1, 29 K.-O.) dans un combat à saveur locale entre deux protégés de Eye of the Tiger.
Les poids lourds Arslanbek Makhmudov (19-2, 18 K.-O.) et Ricardo Brown (12-0, 11 K.-O.), un géant de 6 pi 7 po, en viendront aux coups.
Leïla Beaudoin (12-1, 1 K.-O.) défendra son titre WBO International contre l’ancienne championne du monde Elhem Mekhaled (17-3, 3 K.-O.).