Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Christian Bégin a tiré une leçon importante des événements de 2023

Partager

Daniel Daignault

2025-01-17T11:00:00Z
Partager

Christian Bégin était déjà reconnu comme un excellent comédien, et, au fil des 15 dernières années, il a su se démarquer comme animateur et intervieweur. S’il travaille toujours d’arrache-pied, c’est pour tirer pleine satisfaction de ses projets. Rencontre avec un homme choyé.

• À lire aussi: La bande-annonce de la série «L'Appel» enfin dévoilée

• À lire aussi: Christian Bégin remet Sébastien Benoit à sa place dans un extrait de la prochaine saison de «Coups de food»

Réalisée en fin d’année, à l’approche du temps des fêtes, cette entrevue avec Christian Bégin avait d’abord pour but de parler de la cinquième édition de La nuit de la déprime, qu’il animera le 20 janvier au Théâtre St-Denis. Tout juste avant Noël, l’acteur et homme d’affaires est allé se reposer avec sa compagne à sa résidence, située à Kamouraska. Des vacances bien méritées pour cet artiste aux multiples talents. «Tous mes tournages sont terminés, je n’ai rien avant le 1er mars, sauf l’animation de La nuit de la déprime. Après ça, je retourne dans mes terres. Ce seront des vacances méritées et ça adonne très bien, parce que je te dirais que j’en ai besoin», dit Christian.

Il faut dire qu’il en a travaillé un coup, ces dernières années! En plus d’animer Curieux Bégin, Y’a du monde à messe et La grande messe, il a joué dans la comédie La candidate, aux côtés de Catherine Chabot, dans la websérie La médiatrice, qui met en vedette Mylène Mackay, sans oublier Indéfendable, où il jouait un psychiatre.

Publicité

«La nuit de la déprime est l’affaire que j’aime le plus animer sur scène, c’est ma soirée de l’année. J’ai vraiment le champ libre, c’est une soirée démente. Il y a tellement de monde et d’artistes variés! C’est un événement unique pour lequel il n’y a pas de répétition, mis à part pour les chanteurs. J’ai tellement de fun à faire ça! Comme c’est une soirée autour de la déprime, j’ai toujours un malin plaisir à trouver un ton un peu plus irrévérencieux. Encore cette année, il y a des noms incroyables qui vont y prendre part.» Parmi les artistes qui participeront à ce spectacle, on note Marie-Claude Barrette, Joe Bocan, Brigitte Boisjoli, Marie Carmen, Véronic DiCaire, Chantal Lamarre, Mado Lamotte, Soleil Launière, Yama Laurent, Lynda Lemay, Benoit McGinnis, Jacques Michel, Zachary Richard, Arnaud Soly...

Un spectacle loin d’être déprimant!

Voilà donc une soirée qui promet, et si elle était télévisée, elle toucherait sans doute encore plus de monde, mais Christian n’est pas d’accord. «Je pense que ça confère à la soirée quelque chose de particulier, parce que les gens savent qu’ils seront les seuls à y assister. Ça crée une certaine fébrilité dans la salle et une disponibilité à tout; je suis content que ce ne soit pas télévisé.»

Lorsque je lui fais remarquer que la Nuit de la déprime aura lieu le même jour que l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, Christian a un instant d’étonnement. «Ah, c’est vrai! Oh my God! C’est un hasard incroyable, mais ça va être un hasard payant pour nous! René Brisebois fait les textes avec moi, on travaille sur le numéro d’ouverture, et je n’avais jamais fait le lien que c’était le même jour», dit-il.

Publicité

Et la déprime, dans tout ça? Juge-t-il que les gens n’ont pas le moral à la hausse, en ce début d’année, comme c’est souvent le cas? «Oui, je le sens, il y a comme un sentiment d’écoeurantite, il y a une espèce de chape de plomb qui pèse sur tout le monde. On est arrivés aux fêtes un peu la langue à terre. Moi, j’ai fait mon sapin bien à l’avance cette année pour tenter, justement, de chasser la grisaille. Il y a comme un désir de changer de mood, parce qu’il est lourd en ce moment, politiquement et socialement. Tu vois, pour l’hiver, j’ai fermé mon épicerie à Kamouraska (Le jardin du bedeau) parce qu’on le sentait, que ça allait être mort. On s’est rendu compte que l’exercice financier n’était pas soutenable l’hiver. Il n’y a pas assez de monde qui vient à l’épicerie. Je pense que les gens vont beaucoup cocooner, cet hiver. On sent qu’il y a quelque chose qui pèse sur le moral des troupes. Ce show-là, La nuit de la déprime, c’est très cathartique, c’est un bon exutoire. Ce n’est pas déprimant, on présente des numéros qui portent sur la déprime, mais on rit énormément — on pleure aussi, parce qu’il y a des numéros qui sont très émouvants. Il y a des interprétations incroyables et tout cela est très libérateur. Les gens qui viennent voir le show année après année sont complètement galvanisés quand ils sortent de là. Ça fait une job de dépoussiérage de la déprime.»

Publicité

Des émissions qui traversent le temps

Puisqu’il est question de déprime, Christian avoue qu’il a réussi à surmonter relativement bien le problème de santé qu’il a eu en mars 2023. Rappelons qu’il avait dû être opéré au cerveau pour une tumeur. «Ç’a été un épisode assez ponctuel, cette affaire-là qui m’est arrivée. Je n’ai pas eu à me battre contre une maladie envahissante, je n’ai pas eu de cancer, j’ai eu une tumeur. Une fois ma convalescence terminée, j’ai vite repris le collier. Dans la conjoncture actuelle, je suis vraiment dans les privilégiés, dans le sens que je fais des shows de télé qui traversent le temps. C’est rare, une émission qui va arriver à une 18e saison (Curieux Bégin) et, cette année, on arrive à une 9e saison de Y’a du monde à messe. Je te disais que je partais en vacances, et je pars en vacances la tête tranquille parce que je sais que j’ai du travail qui m’attend. Je ne peux pas me plaindre, il y a tellement de gens autour de moi qui n’ont pas de job, qui ne travaillent pas comme ils le voudraient. Ils réfléchissent à des plans B, parlent de retour aux études, de réorientation, alors je peux dire que je fais partie des gens extrêmement privilégiés et j’en prends la mesure tous les jours de ma vie. En plus, je continue à jouer: j’ai fait une nouvelle série, L’Appel, de Luc Dionne, qui porte sur la guerre des motards et le procès de Mom Boucher. J’anime mes deux émissions et quand, en plus, on sollicite le comédien, c’est une belle surprise. Comme l’an passé, quand j’ai fait La candidate et que j’ai eu un rôle en or», précise-t-il.

Publicité

Cette série mettant en vedette Catherine Chabot n’aura duré qu’un an, mais il faut mentionner que Christian y était fabuleux dans le rôle de Serge Rivest, un homme qui tentait par tous les moyens d’empêcher sa maison centenaire d’être expropriée pour faire place à un stationnement. Une prestation de nature à lui valoir un prix Gémeaux.

Deux beaux rôles

«J’aimais tellement ce personnage! C’était comme une comète dans le show, il ne portait pas la série sur ses épaules, mais il était attachant dans sa bougonnerie. Et là, dans L’Appel, je joue le rôle du chef de l’escouade Carcajou. C’est aussi quelque chose que je n’avais jamais fait. Historiquement, ç’a été très fort, la guerre des motards, ça a mobilisé tout le Québec. Avant le tournage, on a rencontré des membres de l’escouade Carcajou et on a vraiment compris à quel point ç’a été énorme.» Cette série en six épisodes réalisée par Julie Perreault prend l’affiche cette année sur illico+ et c’est la première fois que Christian a l’occasion de jouer des textes de Luc Dionne.

«C’était vraiment le fun parce que Luc, cet univers-là, il le maîtrise parfaitement, il baigne dedans. Il les connaît, les gars de Carcajou, ce sont des chums. Et Julie Perreault, je le dis chaque fois que je peux le dire: c’est la réalisatrice la plus préparée avec qui j’ai travaillé en 38 ans de métier. Le tournage était très serré, très condensé, on avait 6 heures à tourner en 27 jours. Le fait d’avoir une réalisatrice si préparée était tellement précieux! Moi, je débarquais de l’avion, j’étais allé tourner deux épisodes de Curieux Bégin en France, et le lendemain, je commençais sur le plateau de L’Appel. C’était extraordinaire, et j’ai retrouvé Patrice Robitaille, qui est un collègue de travail que j’adore. J’avais joué avec lui il y a quelques années dans Le prénom, un show qu’on a présenté presque 200 fois. Dans L’Appel, c’est avec lui, et avec Magalie Lépine-Blondeau, qui joue la juge Charbonneau, que j’ai eu le plus de scènes à jouer.»

Publicité

De l’opération qu’il a subie en 2023, Christian dit avoir tiré une leçon importante: «Ce qui m’apparaît plus clair aujourd’hui, c’est à quel point tout est fragile. En même temps, tout est très fort aussi, parce que je m’en suis remis, je n’en porte aucune séquelle. Cette association-là, la fragilité et la capacité de rebondir, fait en sorte que je suis maintenant plus attentif aux signaux que mon corps m’envoie, ce que je ne faisais pas du tout avant. Tu vois, en ce moment, je suis fatigué, j’arrive sur les genoux aux fêtes. Mon corps me dit: “C’est assez, Cricri”, alors ça va être ça, dit-il en riant. J’ai 61 ans, mais dans ma tête, j’en ai parfois 22. Et plus on vieillit, plus ce fossé-là se creuse. Je ne fais pas beaucoup de sport et ce n’est pas que je ne fais pas attention à mon corps, mais je n’en prends pas soin comme je devrais le faire à l’âge que j’ai. Je le challenge, je le pousse beaucoup, et plus je vieillis, plus je me rends compte qu’entre la perception que j’ai et ce que mon corps est capable de prendre, mon corps parle pas mal plus fort qu’avant. Il faut que je sois plus doux avec moi», ajoute-t-il.

Pour en revenir au Jardin du bedeau, Christian demeure optimiste pour la saison estivale. «C’est quand même dur, la petite entreprise, en ce moment. On se fait manger par toutes les grandes surfaces de ce monde, mais l’été dernier, on a fait des miracles. Ma blonde a embarqué dans l’équipe et elle a vraiment redressé la gestion. On est bien préparés pour l’été, une période très achalandée. C’est un super beau commerce et j’apprends, encore une fois, à devenir un bon entrepreneur. Marie-Ève (Perron) est une bonne alliée dans ce projet», dit-il au sujet de sa compagne, qui est comédienne.

Une belle rencontre

En 2025, Christian anime donc de nouveau Curieux Bégin et Y’ a du monde à messe, et les tournages de La grande messe ont été bouclés l’an dernier. «On a fait une émission avec Janette (Bertrand), pour ses 100 ans, et on va la diffuser le 25 mars, jour de son 100e anniversaire. Elle est incroyable, cette femme! Tout a été dit sur Janette, mais dans une société où on dévalue un peu la parole des plus vieux, elle est alerte, elle réfléchit encore sur le monde, elle est au top de sa game. Ce qui la tient en vie, dit-elle, c’est qu’elle a encore des projets. Elle ne veut pas perdre le contact avec le monde dans lequel elle vit, malgré son âge, et elle est encore avant-gardiste. C’est une femme tellement impressionnante! On se connaît depuis des années: l’un des plus gros rôles que j’ai eus à la télé, au début de ma carrière, a été dans L’amour avec un grand A. C’était un épisode sur le viol collectif que j’avais tourné avec Dominique Leduc, la mère de mon fils. Dominique était enceinte de Théo à ce moment-là, c’était quelque chose. Je lui dois beaucoup, à Janette; j’ai d’ailleurs rédigé la préface de son livre de recettes, qui a été réédité.»

La série L’Appel sera disponible sur illico+ dès le 23 janvier. La nouvelle saison de Y’a du monde à messe sera présentée à partir du 2 mai sur les ondes de Télé-Québec. Curieux Bégin sera diffusée à l’automne sur les ondes de Télé-Québec.

• À lire aussi: Marie-Ève Perron s’ouvre sur le deuil difficile de son père

• À lire aussi: Une émission avec Janette Bertrand et Christian Bégin bientôt sur vos écrans

À VOIR AUSSI:

Publicité
Publicité

Sur le même sujet