Choqué par l'invasion russe? Vous n’avez rien vu encore
Les politiciens en contact avec le président russe Vladimir Poutine ne sont vraiment pas rassurés


Roxane Trudel
Les horreurs de la guerre en Ukraine ne vont que s’aggraver, ont averti plusieurs politiciens hier.
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« Il y a toutes les raisons de croire que ça va empirer et que beaucoup plus de gens vont mourir. [...] C’est déjà un bain de sang, je crois que ça va devenir encore plus un bain de sang », a déploré la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland en resserrant les sanctions contre la Russie hier.
Elle faisait ainsi écho au président français Emmanuel Macron.
« Le pire est à venir », avait laissé tomber un peu plus tôt celui-ci, juste après son troisième entretien téléphonique avec le dirigeant russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit.
Les paroles échangées n’avaient « rien pour nous rassurer », car ce dernier « continuera ses interventions militaires jusqu’au bout », a ensuite précisé une source de l’Élysée à CNN.
En parallèle, la deuxième session de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine n’a pas donné les résultats escomptés pour le second pays qui espérait un cessez-le-feu. Moscou et Kyïv se sont seulement entendus sur des couloirs humanitaires, permettant l’évacuation de civils ainsi que l’acheminement de médicaments et de vivres dans les zones à feu et à sang.
Appel à l’aide de l’Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a relancé son appel à l’aide hier à l’intention de l’Occident, convaincu que la Russie ne s’arrêterait pas à prendre son pays.
« Si nous disparaissons, [...] ensuite ce sera la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, etc. jusqu’au mur de Berlin, croyez-moi », a-t-il lancé, estimant que le Kremlin pourrait vouloir reconstruire toute la sphère d’influence européenne de l’ex-URSS.
Il a aussi réitéré sa demande à l’OTAN d’imposer une zone de vol interdit au-dessus de l’Ukraine pour bloquer les bombardements russes et diminuer les pertes civiles.
« Et si vous n’avez pas la force pour fermer le ciel, alors donnez-moi des avions », s’est-il exclamé en conférence de presse réservée aux médias étrangers à Kyïv.
Poutine « ne semble plus viser simplement à annexer quelques régions. Il semble maintenant qu’il détruit tout le pays. C’est en quelque sorte une guerre de destruction massive » , a déclaré à CNN le président de la Géorgie, Salome Zourabichvili.
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Des villes encerclées
Pendant ce temps, l’étau se resserre autour de plusieurs villes ukrainiennes qui sont encerclées par les forces russes qui ne cessent de les pilonner.
Des frappes ont aussi alourdi de 33 morts le bilan, dans une zone résidentielle de Tcherniguiv, au nord-est de la capitale ukrainienne. Et environ 800 véhicules russes se dirigeaient hier vers la ville portuaire de Mykolaiv, près de Kherson, tombée aux mains des Russes mercredi.
Cette guerre « durera probablement longtemps », a, quant à lui, estimé le président allemand Frank-Walter Steinmeier qui a dit « ne pas voir de signes » indiquant que cette « guerre se terminera bientôt ».
– Avec Laurent Lavoie et l’AFP
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