Chine: des experts de l'ONU veulent l'abandon des charges contre Jimmy Lai

Agence France Presse
Quatre experts de l'ONU ont appelé lundi à l'abandon de toutes les charges retenues contre le magnat pro-démocratie de Hong Kong Jimmy Lai, et insistent pour sa libération immédiate.
• À lire aussi: Procès de Jimmy Lai à Hong Kong: le tribunal refuse d'exclure l'accusation de sédition
• À lire aussi: «Le plus vieux prisonnier politique» de Hong Kong, Jimmy Lai
M. Lai, 76 ans, a plaidé non coupable le 2 janvier des accusations de «sédition» et de «collusion», lors d'un procès très médiatisé sur la sécurité nationale, au terme duquel il risque la prison à perpétuité.
Les accusations portées contre le fondateur du populaire tabloïd chinois Apple Daily, aujourd'hui fermé, portent sur le contenu de son journal qui soutenait les manifestations en faveur de la démocratie et critiquait les dirigeants de Pékin.
«L'arrestation, la détention et les procédures pénales contre Jimmy Lai ces dernières années semblent être directement liées à ses critiques à l'égard du gouvernement chinois et à son soutien à la démocratie à Hong Kong», ont déclaré les experts de l'ONU.
La déclaration a été rédigée par les rapporteurs spéciaux sur la liberté d'expression, la liberté d'association, les traitements et peines dégradants et sur l'indépendance des juges et des avocats.
Les rapporteurs spéciaux, qui sont des experts non rémunérés nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ne s'expriment pas au nom des Nations unies.
Leur annonce intervient la veille d'un nouvel examen de l'ONU du bilan de la Chine en matière de droits de l'homme à Genève, avec la répression des droits à Hong Kong parmi les questions attendues.
«Nous sommes alarmés par les violations multiples et graves de la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association de Jimmy Lai, ainsi que de son droit à un procès équitable, avec le refus d'accès à un avocat de son choix et la sélection des juges par les autorités», ont déclaré les experts.
Le procès de Jimmy Lai, qui a débuté fin 2023 après plus de 1 100 jours d'emprisonnement, est étroitement surveillé car considéré comme un baromètre des libertés politiques et de l'indépendance judiciaire de l'ancienne colonie britannique.
Son cas a suscité une large condamnation de la part de la communauté internationale, mais Pékin a qualifié ces critiques d'ingérence.
Le citoyen britannique, qui sera jugé sans jury, est accusé de «collusion» avec des forces étrangères en vertu de la sévère législation sur la sécurité nationale que Pékin a imposée à Hong Kong en 2020.
Cette loi «n'est pas conforme aux obligations juridiques internationales», ont rappelé les experts de l'ONU.