Gregory Charles est «étonné» de la réaction des gens qui dénoncent le manque de décorum du premier ministre du Canada, Justin Trudeau qui, à la veille des funérailles de la reine Elizabeth II, a chanté en sa compagnie dans un hôtel de Londres.

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Gregory Charles ne s’est pas fait prier quand on l’a invité à jouer du piano au retour d’un spectacle auquel il venait d’assister, samedi soir, lui qui faisait partie de la délégation canadienne dans le cadre des funérailles de la reine.

Justin Trudeau s'est approché du piano pour pousser la note avec lui sur la pièce «Bohemian Rhapsody» du groupe Queen. Le chef libéral portait un t-shirt et a chanté devant de nombreuses personnes rassemblées dans l’hôtel, comme le montre une vidéo devenue virale.

De passage sur le plateau de «Salut Bonjour», mardi matin, quelques heures à peine après être revenu à Montréal, Gregory Charles a dit trouver «totalement démesuré» la réaction de certains médias et commentateurs, affirmant qu’ils ont «[jugé] sans savoir le contexte».

«Je reconnais aux gens [le droit] d’avoir l’opinion qu’ils veulent, mais je suis étonné parce que je sais quel genre d’horaire ils avaient. Ils travaillent, travaillent et travaillent, et à la fin de la soirée, passer un moment avec ta garde rapprochée ou ton équipe, je ne trouve pas ça irrégulier», a dit Gregory Charles en entrevue avec Gino Chouinard.

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«Moi, peut-être parce que mon père vient des Antilles, je ne trouve pas ça irrégulier non plus, dans un contexte de funérailles, que d’avoir un moment de plaisir, un moment où on échange, un moment où on fait de la musique, je vois bien que le monde entier réagi de façon différente.»

Gregory Charles comprend «à partir de cette réaction-là» pourquoi peu de gens se lancent en politique.

Selon lui, Justin Trudeau «chante bien». «Je pense que s’il n’était pas premier ministre, il se donnerait la peine d’apprendre le piano ou la guitare, je crois que ça l’intéresse.»

«Il aurait pu choisir une chanson plus facile à chanter. Le défi était quand même assez de taille», a de son côté indiqué le député du Nouveau Parti démocratique Alexandre Boulerice.

Une bonne relation

Au sujet de ses liens avec le roi Charles III, qui vient de succéder à sa mère sur le trône au Royaume-Uni, leur rencontre remonte à il y a environ 25 ans quand, à l’époque prince, il avait participé à une tournée au cours de laquelle Gregory Charles animait différentes soirées.

«Je ne te ferai pas croire que je suis chum avec le roi Charles III, mais ça a marché, ça a cliqué. On a eu beaucoup de plaisir et il faisait toutes sortes de blagues. Quelqu’un avait eu une méprise à mon sujet, il m’avait pris pour quelqu’un d’autre, et lui ça l’avait fait rire, énormément. Il était monté sur scène pour dire: "je sais que c’est difficile de nous distinguer, mais lui c’est Gregory Charles et moi c’est le prince Charles". Ce genre d’humour là. Alors on s’est bien amusés à ce moment-là, et chaque fois qu’il est revenu, il s’arrangeait pour communiquer avec des représentants du gouvernement canadien pour me demander d’y aller. Chaque fois qu’il est revenu, j’étais là. Il a rencontré ma fille.»

Pour assister aux funérailles de la reine Elizabeth II, Gregory Charles a dû reporter un spectacle à Sainte-Marie, en Beauce.

Il a notamment passé la cérémonie aux côtés Dame Kiri Te Kanawa, une célèbre cantatrice représentant la Nouvelle-Zélande.

«On a chanté côte à côte pendant l’ensemble de ce service, qui était à l’image, je pense, de ce que j’ai compris que représente la reine pour la population, quelque chose de sobre, de solennel. Les gens étaient gentils, l’appareillage du protocole était énorme, il fallait se déplacer pendant une bonne heure, disons que la journée d’hier c’était quelque chose. Mais c’était un beau "feeling" d’être là.»