Championnat mondial junior: une journée chaotique

Kevin Dubé
Les dix formations qui participeront au Championnat mondial de hockey junior ont officiellement fait leur entrée dans la bulle d’Edmonton, dimanche. Et pour celles en provenance d’Europe, ce ne fut pas sans embûches.
La Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) et Hockey Canada, qui organisent conjointement le Mondial junior, auraient probablement souhaité des débuts un peu moins chaotiques, mais, selon les infos qui ont circulé hier, ils n’ont qu’eux-mêmes à blâmer.
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Le plan était le suivant: la Finlande, la Suède et la Russie devaient partager un avion nolisé en partance d’Helsinki; même chose pour la Slovaquie, l’Autriche et la République tchèque, qui, elles, partaient de Vienne, de la Suisse et de l’Allemagne, et le personnel de la FIHG, lui, devait partir de Zurich.
Le problème? Les avions prévus pour loger trois équipes étaient trop petits pour tout ce beau monde et que les bagages. Selon le média suédois SVT Sport, qui accompagnait la délégation suédoise dans le vol d’hier, les Suédois, les Russes et les Finlandais ont refusé de monter à bord de l’avion puisqu’il fallait en plus que tout l’équipement des joueurs soit à l’intérieur de la cabine. Ils auraient ainsi été entassés comme des sardines, et ce – a-t-on vraiment besoin de le rappeler? –, en pleine pandémie.
Refueling in Keflavik, Iceland. Not allierad to leave the aircraft, the Russian and Swedish team conduct a folksong battle. This flight is long, crowded and there is no in flight entertainment...or...wait a minute... #iihfworldjuniors pic.twitter.com/5PayhPxl36
— Marie Lehmann (@svtlehmann) December 13, 2020
La FIHG a donc été obligée de noliser un avion-cargo pour transporter l’équipement des trois formations. L’avion contenant les trois équipes européennes a quant à lui été obligé de faire des pauses ravitaillement à Keflavik, en Islande, puis à Goose Bay, avant d’arriver à Edmonton.
Et quoi maintenant?
Le Mondial junior entre donc maintenant dans sa phase la plus critique s’il désire présenter l’événement du 25 décembre au 5 janvier.
Comme la politique sanitaire mise en place conjointement par la FIHG et Hockey Canada le dicte, tous les membres des 10 formations se sont donc placés en isolement, seuls dans leur chambre d’hôtel, pour cinq jours, incluant la journée d’hier.
Ils seront testés de façon quotidienne et ceux qui seront déclarés positifs devront rentrer à la maison. Les dix équipes inscrites pourront donc techniquement retourner sur la patinoire à partir du 18 décembre, et les premiers matchs hors-concours sont prévus à partir du 20.
Tout le monde devra également faire un suivi de ses symptômes sur une application et ses déplacements à l’intérieur de la bulle seront suivis à la trace.
Cinq jours cruciaux
Récemment, le vice-président des équipes nationales chez Hockey Canada, Scott Salmond, a mentionné que le tournoi pouvait vivre avec deux désistements, si bien qu’il pourrait avoir lieu avec seulement huit formations, dans l’éventualité où certaines auraient trop de cas et ne pourraient y prendre part.
Bref, les prochains jours révéleront si Hockey Canada et la FIHG ont eu raison de prendre le risque de tenir un événement de cette envergure en pleine deuxième vague mondiale de COVID-19.
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PAS DE «GROS STRESS» CHEZ ÉCJ
Équipe Canada junior a tenu son dernier entraînement du camp de sélection à Red Deer, dimanche, avant de prendre la direction d’Edmonton en soirée pour y débuter son isolement obligatoire de cinq jours. S’il espère éviter les mauvaises surprises, l’entraîneur-chef André Tourigny estime que tout a été fait pour réduire le plus possible les risques de contagion chez ÉCJ depuis le retour de la quarantaine.
En démarrant son camp d’entraînement plus tôt, Équipe Canada junior a pu vivre avec ses cas de COVID-19 avant la date du 29 novembre, date depuis laquelle chaque cas positif est automatiquement retiré du Mondial junior.
Malgré tout, la sélection nationale n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise et les cinq prochains jours seront déterminants.
«C’est certain qu’on a hâte de pouvoir tous manger ensemble au lieu d’être seul dans sa chambre, mais je ne pense pas qu’on soit nerveux (par rapport aux cinq prochains jours). Je n’ai pas senti ça chez le reste du personnel ni chez les joueurs. De mon côté, c’est sûr qu’il y a un petit stress parce qu’on veut être certain que ça n’arrivera pas. Je n’ai pas envie de prendre l’avion pour m’en aller chez nous à ce point-ci, mais je ne pense pas que ce soit un gros stress.»
À l’aise avec les règles
Après les deux cas positifs chez des joueurs de l’équipe, qui ont mené à une quarantaine de 14 jours lors de laquelle tout le monde chez Équipe Canada junior a été confiné 24 h sur 24 dans sa chambre d’hôtel, les mesures sanitaires ont été renforcées au camp de sélection à Red Deer.
L’événement est passé d’environnement protégé à «bulle» hermétique, sous les directions des instances de santé publique d’Alberta.
«Présentement, on a pris un rythme et de bonnes habitudes. On désinfecte tout, on a nos masques en tout temps, on se lave les mains et on garde une distance entre tout le monde. C’est devenu une habitude et je ne pense pas que ça va changer une fois dans la bulle. Les êtres humains sont des créatures d’habitude et quand tu en as, elles deviennent un mode de vie. Présentement, on est à l’aise avec la façon dont les règles ont été faites», a ajouté Tourigny.
Équipe Canada junior, comme les dix autres formations, pourra reprendre l’action à partir du 18 décembre. Son premier match hors-concours est prévu le 21, face à la Suède. Ils disputeront ensuite une deuxième et dernière rencontre préparatoire deux jours plus tard, le 23 face aux Russes, avant de débuter officiellement le tournoi le 26 avec un match face à l’Allemagne.