Championnat des joueurs: des papas en plein contrôle
La nouvelle garde du circuit de la PGA réussit à concilier la pratique du sport et la famille


François-David Rouleau
PONTE VEDRA BEACH | Dans un contexte où la compétition est de plus en plus forte et les enjeux monétaires plus élevés, les grandes vedettes du circuit de la PGA réussissent à se démarquer en conciliant travail et famille.
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Il n’y a pas si longtemps, les bambins se faisaient plutôt rares et discrets à l’intérieur des cordages du circuit de la PGA. Ils sont maintenant plus nombreux et visibles. Pour le bien et au plaisir de tous. Les photos en famille autour des trophées sont monnaie courante.
À la fin de leur vingtaine ou au début de leur trentaine, plusieurs golfeurs renommés comptent de jeunes enfants. Plutôt qu’être considérés comme une source de distraction, ils sont de véritables sources de motivation.
« Ma perspective sur mon sport n’a pas changé depuis que je suis devenu père, a affirmé Jordan Spieth, paternel du petit Sammy âgé de près de 18 mois.
« Sam reste ma priorité alors que je dois continuer à tenter de devenir le meilleur joueur au monde. Parfois, je rentre à la maison plus rapidement que je ne le devrais parce que je suis excité d’aller le rejoindre et jouer avec lui, a raconté avec amour celui qui prend plaisir à agacer et se tirailler avec fiston. C’est du temps plus précieux que n’importe quoi. »
On se souvient que Spieth avait présenté son fils à la foule en le tenant à bout de bras, à la manière du roi Lion, lors de la Coupe des Présidents l’automne dernier. Il le décrit comme un petit bonhomme souriant et ricaneur.
Un endroit heureux
Comme l’a appris Chubbs à Happy Gilmore dans le populaire film du même nom ayant pris l’affiche en 1996 : « il faut savoir trouver un endroit heureux ». Il s’agit là d’un judicieux conseil pour les golfeurs qui conjuguent avec un calendrier saisonnier éreintant aux quatre coins des États-Unis.
Pour les papas du PGA Tour, leur « endroit heureux » se trouve auprès de leurs enfants et leur famille. Il permet un meilleur équilibre psychologique alors qu’ils peuvent décrocher de leurs performances.
« Quand j’ai terminé ma ronde finale à Bay Hill dimanche dernier, j’étais très déçu. Mais quand j’ai aperçu mon fils s’avancer vers moi en riant parce qu’il me voyait enfin, j’ai très vite changé d’humeur », a raconté Spieth.
Équilibre et maturité
Avec les années, Jon Rahm a appris à contrôler son tempérament bouillant sur le parcours. La stabilité de sa vie personnelle et le passage de la première cigogne en avril 2021 l’ont aidé à gagner en maturité. Ils ont contribué à ses exploits sur le parcours, croit-il.
« Ce qui se passe hors des terrains a un impact très important sur la qualité du jeu. Je dis toujours que je joue mon meilleur golf lorsque je suis heureux », a relaté l’Espagnol de 28 ans qui compte maintenant deux jeunes garçons âgés de moins de deux ans.
Depuis la naissance de son premier fils Kepa Cahill, Rahm se veut dominant sur les parcours. La paternité ne l’a pas distrait et fait reculer. Au contraire, elle l’a propulsé vers le sommet du classement mondial en plus de dominer le circuit de la PGA cette saison.
Motivation additionnelle
Max Homa en est un autre qui apprend à rester au sommet en conciliant le travail et la famille. En novembre dernier, après une saison étincelante, l’Américain et sa femme ont accueilli leur premier fils, Cam Andrew.
Les deux amours de sa vie lui permettent de se ressourcer. Le week-end dernier, ils l’ont rejoint à Orlando pour la conclusion de l’Invitation Arnold Palmer.
Comme Spieth, Homa tient à s’investir dans la vie de son fils. Pour s’y faire, il se dit plus efficace dans ses séances d’entraînement.
« J’ai toujours aimé être au club de golf, mais je n’aime plus autant cela qu’auparavant quand je sais que Cam est à la maison avec ma conjointe. J’essaie donc d’accomplir un travail de qualité en moins de temps. Et à ce que je peux voir, cette formule n’a pas altéré mes performances, a précisé l’Américain de 32 ans qui compte une victoire et quatre tops 10 depuis la naissance de fiston.
« Maintenant, quand je suis hors du terrain, je suis hors du terrain. Je décroche. Ce que je ne faisais pas auparavant. »
Ayant observé plusieurs enfants courir vers leur papa après une victoire, Homa a bien hâte de vivre ce moment. Juste d’y réfléchir le motive au plus haut point.