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L'article provient de TVA Nouvelles

Cette jeune médecin de famille travaille au privé pour éviter les contraintes du réseau public québécois

Elle n’avait jamais pensé choisir le privé avant de faire sa résidence en médecine

La Dre Mélissa Vellucci, 31 ans, est une jeune médecin de famille qui a choisi d'aller travailler au privé à la fin de ses études pour éviter les contraintes imposées par le réseau public de la santé. COURTOISIE (Daphnée Groulx)
La Dre Mélissa Vellucci, 31 ans, est une jeune médecin de famille qui a choisi d'aller travailler au privé à la fin de ses études pour éviter les contraintes imposées par le réseau public de la santé. COURTOISIE (Daphnée Groulx) COURTOISIE (Daphnée Groulx)
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

2025-02-12T05:00:00Z
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Une jeune omnipraticienne de 31 ans qui travaille au privé croit que le gouvernement devrait enlever des contraintes aux jeunes médecins pour leur donner le goût du public, plutôt que les forcer à y rester.

• À lire aussi: «Le privé est rendu normalisé»: trois fois plus de jeunes médecins tournent le dos au réseau public québécois depuis 6 ans

«La raison pour laquelle je ne suis pas allée au public, c’est à cause des contraintes. À mon avis, si on rajoute des contraintes, il n’y aura pas plus de gens dans le public, il y a des chances que ça fasse le contraire», confie la Dre Mélissa Vellucci. 

Âgée de 31 ans, cette jeune médecin de famille est employée du réseau des Cliniques médicales privées Lacroix, à Laval. Elle travaille 32 heures par semaine, réparties sur quatre jours. Elle travaille aussi une dizaine d’heures par semaine dans une clinique d’esthétique. Pour cette jeune professionnelle, cet horaire lui offre une belle qualité de vie et lui permet de bien soigner ses patients. Le salaire est similaire à celui du public. 

Toujours des plages horaires disponibles

«Je ne vais jamais dire à quelqu’un que je n’ai pas le temps. Les patients, c’est des êtres humains, dit la Montréalaise qui pratique depuis 2019. Ils peuvent me voir la journée même, il y a presque toujours des plages disponibles.»

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COURTOISIE (Daphnée Groulx) COURTOISIE (Daphnée Groulx)
COURTOISIE (Daphnée Groulx) COURTOISIE (Daphnée Groulx)

Travaillant au privé depuis le début de sa carrière, elle avoue qu’elle n’avait jamais songé à quitter le public avant sa résidence de médecine familiale, entre 2017 et 2019.

«Ça a été deux années super exigeantes. On travaille des heures de fou, j’ai vu à quoi ressemblerait ma pratique. [...] Je sentais que je ne faisais pas une médecine qui résonnait avec ce que je voulais offrir. À long terme, c’est très décourageant.»

À la clinique privée, la Dre Vellucci peut travailler le soir ou la fin de semaine, mais elle n’y est jamais obligée. Si elle avait opté pour le public, la jeune médecin aurait dû faire des activités médicales particulières (AMP) obligatoires durant 15 ans, soit à l’hôpital ou dans un CHSLD. Il aurait aussi fallu qu’elle prenne un poste selon les disponibilités dans les régions, ce qui n'est pas toujours idéal. 

«Je ne me verrais pas retourner au public dans les conditions actuelles, confie-t-elle. Si j’avais été forcée, je pense que je serais allée travailler dans une autre province ou j'aurais changé de carrière complètement. J’aide beaucoup plus la société en voyant des patients québécois au Québec, mais au privé [...] que si j’avais juste changé de carrière ou j’étais partie ailleurs.»

Comme en amour

Questionnée sur l’ambition du gouvernement de forcer les jeunes médecins à travailler au moins cinq ans dans le réseau public, la Dre Vellucci est convaincue qu’il s’agit d’une mauvaise idée.

«Il faudrait que le gouvernement s’assoie et comprenne pourquoi les gens partent au privé, souligne-t-elle. C’est comme dans une relation amoureuse. Si tu forces quelqu’un à rester avec toi, mais que tu ne t’assois pas pour comprendre ce qui ne fonctionne pas pour le régler, ça ne fonctionnera pas plus.»

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