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L'article provient de TVA Nouvelles

«C’était très stressant»: des Québécois évacuent Jasper sous les cendres

L’un d’entre eux a été hébergé dans une église où des centaines d’évacués se sont entassés pour dormir au sol

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2024-07-23T20:03:47Z
2024-07-23T20:59:52Z
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Des Québécois ont quitté Jasper sous les cendres et dans la panique lundi soir, lorsque les feux de forêt ont forcé l’évacuation de cette ville touristique située dans les Rocheuses canadiennes.

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«La première heure, c’était très stressant. On ne voyait pas grand-chose. Il faisait chaud. On voyait toutes les voitures partir. Il neigeait de la cendre», témoigne Frédéric Wataré, qui était à Jasper, en Alberta, pour terminer un long périple de randonnée.

Frédéric Wataré à son arrivée à Jasper, peu de temps avant que la ville soit évacuée.
Frédéric Wataré à son arrivée à Jasper, peu de temps avant que la ville soit évacuée. Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ

Il était dans sa chambre d’hôtel lorsqu’il a entendu, à partir de 19h, de plus en plus de bruit dans les corridors et à l’extérieur. C’est là qu’il a vu sur internet que des alertes d’évacuation étaient en préparation.

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Au même moment, le résident de Terrebonne Dominic Brassard, qui se trouvait dans un camping situé à une vingtaine de kilomètres de Jasper, a vu le ciel devenir de plus en plus inquiétant.

Photo fournie par DOMINIC BRASSARD
Photo fournie par DOMINIC BRASSARD

«On a vu un gros nuage de fumée vraiment dense et assez bas apparaître au-dessus du camping. Ça commençait à sentir [le feu] vraiment de façon très intense. Puis, il n’y avait plus d’eau potable et plus d’électricité. Là j’ai dit: “Ça ne va pas bien.”»

Dominic Brassard.
Dominic Brassard. Photo fournie par DOMINIC BRASSARD

Autour de 21h, tous les téléphones de la région ont reçu une série d’alertes ordonnant aux gens de quitter rapidement la ville des Rocheuses de 4500 âmes.

La directive a été donnée, car un incendie a rapidement progressé au sud. Il se trouvait à 12 kilomètres de la municipalité mardi matin, alors qu’environ 170 feux de forêt, dont plusieurs hors de contrôle, font rage dans la région.

Panique pour les sans voiture

Au camping où était M. Brassard, la situation a tellement été prise au sérieux que l’endroit s’est pratiquement vidé en 15 minutes.

Or, à l’hôtel de M. Wataré, l’inquiétude a monté d’un cran chez de nombreux voyageurs.

«Plusieurs paniquaient pas mal. Tous ceux qui avaient des chars prenaient leur voiture. C’est surtout pour ceux qui n’en avaient pas, comme moi. On harcelait les gens de l’hôtel pour savoir s’il y avait des bus. Ils ne le savaient pas. Ça a duré quand même très longtemps.»

Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ
Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ

Puis, enfin, les voyageurs ont reçu une alerte indiquant que des autobus étaient prêts à évacuer des gens.

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Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ
Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ

«On a fait cinq heures de route. Les deux premières heures, c’était très congestionné. On n’avançait pas du tout.»

Il a été transporté avec des centaines de personnes vers l’ouest jusqu’à Valmount en Colombie-Britannique, un village de seulement 1000 habitants situé à une centaine de kilomètres.

Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ
Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ

Le Montréalais y a été hébergé dans une petite église avec environ 200 personnes.

Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ
Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ

«Il y a des familles avec des bébés qui dorment par terre, des personnes âgées aussi. C’est comme dans les films. Ils nous ont donné du pain et un peu de confiture avec du café.»

Environ 200 personnes évacuées s'entassent et dorment sur le sol d'une église dans le village de Valmount en Colombie-Britannique.
Environ 200 personnes évacuées s'entassent et dorment sur le sol d'une église dans le village de Valmount en Colombie-Britannique. Photo fournie par FRÉDÉRIC WATARÉ

Par ailleurs, la Colombie-Britannique a demandé aux évacués de se tourner vers l’Alberta, car plusieurs de ses centres n’ont plus la capacité d’accueillir de nouvelles personnes, a averti mardi Bowinn Ma, ministre de la Gestion des urgences.

Un «au revoir» dans le chaos

M. Wataré terminait, de son côté, une longue randonnée de 1200 km sur la Great Divide Trail à la frontière américaine qu’il avait commencée le 16 juin.

Il s’agissait de son «au revoir» au Canada après avoir habité 15 ans à Montréal et obtenu la citoyenneté canadienne. Il devait prendre un vol mardi soir à Edmonton vers sa Suisse d’origine où il doit retourner vivre, mais il s’attend à rater son avion.

«Tout le monde ici essaie de trouver une solution pour se rendre à l’aéroport», explique-t-il.

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