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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

«C’est vraiment un grand désastre»: Phyllis Lambert dénonce le projet d’Hydro à côté de la Grande Bibliothèque

La célèbre architecte presse la société d'État de refaire ses devoirs

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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2023-11-10T22:07:58Z
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La fondatrice du Centre canadien d’architecture (CCA), Phyllis Lambert, n’en revient pas qu’Hydro-Québec envisage de construire un immense poste de transformation électrique juste à côté de la Grande Bibliothèque, à Montréal.

• À lire aussi: Hydro-Québec veut construire un poste de 315 000 volts à côté de la Grande Bibliothèque

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«Ce sera vraiment un grand désastre parce qu’il est question d’un grand volume, de murs aveugles [sans fenêtre]. Ça va changer le quartier», dénonce Mme Lambert au cours d’un entretien téléphonique avec Le Journal.

Entente entre BAnQ et Hydro
Le jardin adjacent à la Grande Bibliothèque, à Montréal, où Hydro-Québec envisage de construire un poste de transformation à 315 kV.
Le jardin adjacent à la Grande Bibliothèque, à Montréal, où Hydro-Québec envisage de construire un poste de transformation à 315 kV. Photo Sylvain Larocque

La semaine dernière, Le Journal a révélé qu’Hydro-Québec songe à reconstruire le poste Berri, actuellement situé entre les rues Ontario et Sherbrooke, sur le terrain voisin de la Grande Bibliothèque. Propriétaire du lot, Bibliothèque et Archives nationales Québec (BAnQ) a déjà accepté de le vendre à Hydro.

Rappelons qu’en 2000, Phyllis Lambert a présidé le concours international d’architecture pour la Grande Bibliothèque.

«C’est d’une grande tristesse et même si Hydro-Québec essaie de faire quelque chose de fantastiquement créatif, ce sera impossible de faire quelque chose de magnifique», déplore-t-elle.

L’architecte déplore que BAnQ ait décidé de vendre à Hydro, derrière des portes closes, le terrain, qui aurait pu servir à un éventuel agrandissement de la Grande Bibliothèque. La transaction doit permettre de financer en partie la future Maison de la chanson et de la musique, rue St-Denis. 

«Pourquoi est-ce qu’ils vendent le terrain? demande-t-elle. Je ne comprends pas du tout.»

Poste souterrain?

Mme Lambert presse Hydro-Québec de considérer sérieusement l’enfouissement du futur poste.

«Est-ce qu’on a vraiment fait une bonne étude pour voir si on ne pouvait pas le mettre au sous-sol? On dit que c’est difficile. C’est toujours très difficile de mettre les choses au sous-sol, mais il y a des endroits où il faut absolument le faire», affirme-t-elle.

Celle qu’on surnomme «Jeanne d’Architecture» souhaite que les Montréalais soient nombreux à s’exprimer sur le projet.

«On peut tuer une ville avec des éléments comme ça parce que la ville, c’est la vie des gens», soutient-elle.

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