«C’est vraiment plus intéressant»: le nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise fait son entrée dans toutes les écoles primaires et secondaires à la rentrée

Daphnée Dion-Viens
La petite révolution annoncée se concrétise: le nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise fera son entrée dans toutes les écoles primaires et secondaires à la rentrée, remplaçant le controversé cours d’Éthique et culture religieuse, un changement applaudi par plusieurs élèves.
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«C’est vraiment plus intéressant, on parle moins des mêmes choses qu’on a apprises depuis le début du primaire. Là, on apprend vraiment des trucs», lance Frida Baron-Rousseau, une élève de quatrième secondaire.
Ce nouveau cours, qui devient maintenant obligatoire de la première année du primaire jusqu’à la fin du secondaire, était donné de façon volontaire dans quelques centaines d’établissements lors de la dernière année scolaire, comme à l’école secondaire du Mont-Sainte-Anne, située à Beaupré près de Québec.
Malgré les inquiétudes entourant l’implantation «à la va-vite» de ce nouveau cours, Valérie Pouliot fait partie des profs qui ont voulu expérimenter ce nouveau programme dès l’année dernière.
«C’est un gros changement, il y a beaucoup beaucoup de thèmes, mais je suis contente du changement. Je pense que ça intéresse plus les élèves», affirme l’enseignante.
Tous les jeunes de quatrième secondaire rencontrés par Le Journal dans l’un de ses cours en juin le confirment.
«C’est plus l’fun. À chaque année [en éthique et culture religieuse], on avait l’impression qu’on parlait toujours des mêmes affaires. C’est intéressant de parler de nouveaux sujets, comme la politique ou le système juridique», affirme Clémence Saucier, âgée de 16 ans.
Avec sa classe de quatrième secondaire, Mme Pouliot a organisé une simulation de procès, pour mieux faire comprendre le système juridique à ses élèves.
L’enseignante utilise régulièrement plusieurs sujets d’actualité pour faire des liens avec les thèmes à l’étude. Tout au long de l’année, ses élèves ont discuté d’intelligence artificielle, des pensionnats autochtones, de racisme, du droit à l’avortement et des Nations Unies, entre autres.
Éducation à la sexualité
Le consentement, la violence conjugale, l’hypersexualisation et le sextage ont aussi été abordés, puisque l’éducation à la sexualité est maintenant intégrée à ce nouveau cours.
Les contenus sont sensiblement les mêmes que ceux enseignés jusqu’à maintenant, mais ils sont dorénavant intégrés dans ce programme plutôt que d’être «éparpillés» dans plusieurs cours tout au long du secondaire.
Ce changement réjouit Mme Pouliot, qui était l’une des responsables de l’éducation à la sexualité dans son école.
«Le fait que ce soit intégré dans le programme, ça facilite la mise en branle dans l’école. Avant, il y avait des profs de math qui se faisaient pitcher l’éducation à la sexualité et qui pouvaient être moins à l’aise avec ça», illustre-t-elle.
Des élèves se réjouissent aussi de ce changement. «On parle de trucs plus humains [en lien avec l’éducation à la sexualité], affirme Frida. On est plus enclin à répondre aux questions et à participer dans un cours comme celui-ci, où on est habitué de donner notre opinion.»
Contenus abordés en 4e secondaire dans le cours Culture et citoyenneté québécoise, quelques exemples:
- Communication numérique
- Institutions juridiques et judiciaires au Québec et au Canada
- Encadrement juridique de la vie sexuelle et amoureuse
- Expériences intimes positives
- Représentations de la sexualité
- Innovation technologique
- Technologie pour répondre aux défis environnementaux
Source: programme Culture et citoyenneté québécoise au secondaire, ministère de l'Éducation
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