«C’est quoi le plan B advenant que l’entente soit rejetée?»: un enseignant tempère le militantisme des délégués syndicaux qui préconisent un refus
TVA Nouvelles
Les votes sur l’entente de principe qui est présentée aux enseignants de la FAE après cinq semaines de grève générale illimitée se feront au cours des prochaines semaines, mais déjà certains syndicats conseillent à leurs membres de refuser l’offre.
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«Les délégués [syndicaux], ce sont des recommandations qu’ils font», précise Simon Landry, enseignant au secondaire dans la région métropolitaine.
«Il faut comprendre que souvent les délégués sont des personnes qui sont plus militantes, donc parfois les opinions sont plus tranchées», ajoute-t-il.
M. Landry convient que dans ce contexte, «c’est une bonne chose» que le dernier mot revienne aux membres.
L’enseignant soutient que la situation est insécurisante et que l’avenir est incertain en cas de refus de l’offre du gouvernement.
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Il conçoit toutefois qu’il est possible que l’entente de principe ne soit pas à la hauteur des attentes de plusieurs de ses collègues qui ont dû faire des sacrifices énormes pendant ces semaines de grève sans salaire.
Avec les informations qu’il détient, M. Landry tente de rester réaliste en analysant l’offre qui lui est présentée et qui sera peut-être la meilleure proposition que les enseignants auront, selon lui.
«C’est quoi le plan B advenant que l’entente soit rejetée?» demande-t-il. C’est une question à laquelle peu semblent avoir de réponses.
«Des gens étaient très fâchés après moi»
L’enseignant croit que certaines revendications des syndicats sont irréalisables et que certains combats sont peut-être perdus d’avance.
«Je comprends l’idée d’enlever des élèves par classe, de réduire les ratios et d’ajouter plus de ressources, mais malheureusement ces ressources-là on ne les a pas», explique-t-il.
Après s’être déjà prononcé sur cette problématique en entrevue sur les ondes de LCN précédemment, M. Landry raconte qu’il a reçu certains reproches de la part de ses collègues qui, tout comme lui, tentent de lutter pour augmenter les conditions de travail des enseignants.
«Il manque de techniciens en éducation spécialisée, il manque de locaux dans les écoles, donc je posais la question: comment tout ça va se réaliser sur le terrain? Il y a des gens qui étaient très fâchés après moi pour avoir contesté ce principe-là», témoigne-t-il.
«Peut-être qu’on a fait miroiter des gains qui, dans le concret, n’étaient pas réalisables», soulève l’invité.
«Si on avait 15 000 techniciens en éducation spécialisée sur le chômage qui attendaient juste de travailler, dans ce cas, oui les demandes auraient été justifiées et réalistes et on serait allé jusqu’au bout, mais dans le contexte où il manque du monde partout, effectivement que la question se pose: est-ce que les ententes étaient réalistes?»