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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«C’est exagéré»: un malaise grandissant face aux options de pourboires au restaurant

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Photo portrait de Amanda  Moisan

Amanda Moisan

2024-07-23T21:06:47Z
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Les options de pourboires offertes dans les restaurants créent un malaise non seulement chez des clients, mais aussi chez des professionnels de la restauration. Certains terminaux de paiement offrent des options de pourboires qui commencent à 18%, plutôt que le 15% recommandé. 

• À lire aussi: Avantageux ou non? Un restaurateur de Québec fait le bilan après avoir éliminé les pourboires

«Ça arrive de donner 18% ou plus, mais ça ne peut pas être le montant de base. C’est insultant pour le consommateur», mentionne la gérante de La Piazzetta à Repentigny, Andréanne Coulombe.

«Moi-même, je leur dis qu’ils peuvent changer le montant, pour briser leur malaise», dit celle qui est également copropriétaire avec son conjoint.

PHOTO COURTOISIE
PHOTO COURTOISIE

Elle ajoute que son restaurant offre une option minimale de 15%.

Plusieurs serveurs questionnés par l’Agence QMI dénoncent que les terminaux de paiement ne laissent même plus cette option.

  • Écoutez l'entrevue avec Julie Blais-Comeau, spécialiste de l’étiquette, au micro de Jean-François Baril via QUB :

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«Tu as des machines que ça part à 18%», dénonce Antoine, un serveur dans un restaurant de Lanaudière qui hésitait à s’exprimer sur ce «sujet délicat».

AMANDA MOISAN / AGENCE QMI
AMANDA MOISAN / AGENCE QMI

«Personnellement, je n’aimerais pas ça avoir une machine qui me propose ça. Je ne suis pas d’accord, parce que c’est exagéré. Moi je suis satisfait avec 15%», ajoute-t-il.

Environ 77% des Canadiens disent ne pas aimer les messages sur les terminaux de paiement qui invitent à laisser un pourboire déjà déterminé, selon un sondage publié le mois dernier par la plateforme de commerce Lightspeed.

  • Écoutez le segment d’actualité Tout savoir en 24 minutes où Francis Gosselin et Max-Émile Sawyer reviennent sur les moments marquants de l’actualité via QUB :

Ils sont aussi 67% à ressentir de plus en plus de pression à laisser un pourboire, révèle le sondage réalisé auprès de 7500 consommateurs à l’échelle mondiale, dont 1500 au Canada.

Pas obligatoire

Il n’est d’ailleurs pas obligatoire de donner du pourboire au Québec, rappelle François Pageau, professeur en gestion de la restauration à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ).

«Le pourboire ce n’est pas une obligation légale, c’est une convention sociale», ajoute-t-il.

PHOTO COURTOISIE
PHOTO COURTOISIE

Ce dernier précise par contre que la manière de faire instaurée par la société est de donner du pourboire lorsqu’on reçoit du service, au restaurant ou lors d’une livraison, par exemple.

«Le client est un peu mal pris là-dedans, parce qu’il est content du service, mais il ne veut pas avoir l’air cheap. Je sens une certaine manipulation qui fait qu’on laisse plus de pourboire qu’on veut en laisser», soutient M. Pageau.

Par écrit, l’Association Restauration Québec (ARQ) réitère que «la norme sociale continue d’être 15% pour le service aux tables et demeure la discrétion de la clientèle pour le service au comptoir».

Les Canadiens sont de plus ceux qui réduisent le plus leurs pourboires, alors que 25% en donnent moins, par rapport aux années précédentes.

Ce chiffre est moindre ailleurs dans le monde: 19% des habitants d’autres régions comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France en donnent également moins.

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