«C’est dangereux ce qu’il fait»: Patricia Paquin dénonce les propos tenus par Donald Trump sur le lien entre le Tylenol et l’autisme


Sarah-Émilie Nault
«Si Tylenol se cherche une porte-parole, j’embarque», a blagué Patricia Paquin, maman d’une jeune adulte autiste, sur les réseaux sociaux lundi à la suite des déclarations de Donald Trump affirmant que les femmes enceintes ne devraient pas prendre de Tylenol, car cela augmenterait le risque d’autisme chez le bébé.
Si Patricia Paquin a choisi d’user d’humour et d’ironie dans son message, c’est parce que la polémique déclenchée par le président américain, Donald Trump, est infiniment risible à ses yeux.
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«Les gens trouvent le message rigolo. Quelque part, il faut en rire, car ça n’a pas de sens, confie l’animatrice au Journal. Le but était de répondre avec une chose qui est à un niveau aussi bas de ce que Trump a dit.»
Depuis hier, Patricia Paquin reçoit une quantité phénoménale de messages.
«Les gens sont gentils et trouvent cela habile de le faire avec ironie. Les mamans me supportent là-dedans. Les gens comprennent le niveau de blague», poursuit-elle.

N’empêche, lorsque la maman de Benjamin Gratton, un autiste de 24 ans bien connu du public qui est entre autres acteur dans la série STAT et barista, a entendu les propos de Donald Trump à la radio, elle n’en a pas cru ses oreilles.
«Je me suis dit: Mais non! Quand tu entends des trucs comme ça, tu te demandes: mais par qui est-il conseillé? L’autisme, ce n’est pas une maladie, c’est un état. Tu es autiste. Et encore une fois, c’est mettre le blâme sur le dos des mamans en voulant dire que c’est leur faute. Pour une maman, c’est blessant», explique-t-elle
Désinformation
Pour Patricia Paquin, les propos de Donald Trump contribuent à la désinformation en laissant la place au doute auprès des gens qui ne connaissent pas l’autisme.
«Il y a des gens qui s’abreuvent des paroles de ce type-là. C’est dangereux ce qu’il fait, c’est de la désinformation, surtout si personne ne lève le drapeau», dit-elle.
Elle cite le Dr Laurent Mottron, un psychiatre, professeur et chercheur québécois de renommée internationale spécialisé dans la recherche sur l’autisme, qui a expliqué à la radio lundi que les allégations de Donald Trump «n’étaient basées sur rien».

«C’est d’une très grande tristesse», souffle Patricia Paquin en confirmant recevoir régulièrement des messages de gens qui souhaitent lui prodiguer des conseils sur la guérison de l’autisme, les vaccins ou autres sujets connexes.
«Je n’ouvre jamais ce genre de documents conspirationnistes», ajoute-t-elle.
Heureusement, elle reçoit également chaque semaine des messages bienveillants de gens qui viennent d’apprendre le diagnostic de leur enfant, qui sont sensibilisés à la cause ou qui vivent avec le trouble du spectre de l’autisme, à qui elle prend le temps de répondre avec le sourire.
