Ces joueurs surpayés pourront-ils en donner plus au CH?
Étienne Bouchard
Le repêchage amateur étant terminé depuis environ trois semaines et les principales cibles du marché des joueurs autonomes ayant trouvé preneur, le Canadien risque de miser sur une bonne partie de son personnel en place, peu importe si ses hockeyeurs ont effectué leur travail ou non en 2022-2023.
Certains partisans du club sont sûrement déçus de constater la présence dans l’effectif de quelques individus n’ayant pas répondu aux attentes malgré une rémunération élevée. S’ils demeurent à Montréal, comme le tout semble l’indiquer, ces hommes sauront-ils rebondir la saison prochaine? Voici une présentation de cinq joueurs qui risquent de faire rager les fidèles du Tricolore si leurs performances ne sont pas à la hauteur.
• À lire aussi: Minorités visibles au hockey: «Moi, j’ai tout entendu, j’ai tout vu» - Duclair
• À lire aussi: Deux joueurs de la LNH investissent dans un club de soccer
• À lire aussi: Reconnaissez-vous cet ancien espoir du CH avec Erik Haula?

- Joel Armia
L’énigmatique Finlandais semble davantage se plaire sur la scène internationale, quand vient le temps de défendre les couleurs de sa nation durant les grandes compétitions de hockey. Au Championnat du monde ce printemps, il était un joueur nettement plus engagé au jeu. Malheureusement pour le Bleu-Blanc-Rouge, ce fut tout le contraire pendant la saison régulière. L’attaquant a récolté sept buts et autant d’aides, pour 14 points en 43 rencontres; c’est bien peu pour un athlète qui gagnera 3,4 millions $ à chacune des deux prochaines campagnes.
Question de voir sa valeur grimper un peu, la direction espère peut-être qu’il connaîtra une ou deux soirées exceptionnelles comme celle du 6 avril, quand il a réalisé un tour du chapeau aux dépens des Capitals de Washington. Mais permettez-nous d’en douter; ça restait l’histoire d’un soir. Souvent ennuyé par les blessures, Joel Armia sera admissible à l’autonomie sans compensation à l’été 2025, à moins que le CH ne rachète son contrat d’ici là.

- Jake Allen
Tout comme Armia, le gardien a une entente valide pour encore deux saisons et gagnera annuellement 3,8 millions $. C’est une somme qui semble à première vue élevée pour un homme susceptible de voir Samuel Montembeault lui subtiliser davantage de temps de glace, voire le poste de numéro 1. Car Jake Allen a visité également l’infirmerie dans les récentes années et a offert un rendement plutôt irrégulier. Sur le plan des statistiques, les comparaisons entre lui et le Québécois lui ont été défavorables en 2022-2023: Allen s’est contenté d’un décevant taux d’efficacité de 0,891 et d’une fiche de 15-24-3. Pendant ce temps, Montembeault a conservé un taux de 0,901 et un dossier de 16-19-3.
Si Cayden Primeau sort de sa coquille et parvient à modifier la hiérarchie des gardiens de l’équipe, Allen pourrait se retrouver sur le marché des transactions à prix abordable. Dans le cas contraire, il se battra encore avec son partenaire pour jouer le plus souvent possible.

- Brendan Gallagher
Le petit guerrier a rendu de fiers services au Canadien pendant sa carrière dans la Ligue nationale amorcée en 2013, mais l’usure du temps fait son œuvre. Brendan Gallagher connaît probablement par cœur le nom de tous les membres du personnel médical ayant suivi son dossier dans l’histoire récente. La saison passée, il a été limité à 37 matchs, et à 56 l’année antérieure. Son total de rendez-vous manqués est haut, surtout qu’il obtient 6,5 millions $ annuellement. Le pacte du numéro 11 constitue une contrainte importante pour le directeur général, Kent Hughes. En plus du salaire, il y a la durée: le contrat se terminera à l’été 2027, ce qui rend le vétéran de 31 ans difficile à échanger.
Maintenant, celui-ci peut-il revenir en force et demeurer en santé? La dernière fois qu’il a joué 82 parties, ce fut en 2018-2019, lorsqu’il avait touché la cible 33 fois. Sauf qu’il serait étonnant de voir les poolers se bousculer aux portes pour l’acquérir cette année...

- Mike Hoffman
Autre joueur d’expérience qui peine à livrer la marchandise, Mike Hoffman pourrait toutefois changer d’adresse d’ici la prochaine date limite des transactions. Avec un pacte qui finira en 2024, il devient plus facile à refiler à une organisation rivale et, s’il offre des performances plus musclées que prévu, le patineur de 33 ans sera peut-être suffisamment attrayant pour un club en quête d’un joueur de location. Mais encore faut-il qu’il amasse des points, car c’est l’unique raison incitant quiconque à l’embaucher.
L’ancien des Sénateurs d’Ottawa, des Panthers de la Floride et des Blues de St. Louis est peu reconnu pour ses qualités défensives, et ses décisions sur la glace sont parfois douteuses. Un différentiel de -24 en 2021-2022 en représente une bonne illustration. Ce fut un peu mieux l’an dernier (fiche de -10), mais l’ensemble de son œuvre est peu édifiant. Il a totalisé 69 points en 134 matchs depuis son arrivée à Montréal. Son talent de marqueur ne fait aucun doute; nous parlons quand même d’un joueur qui a enfilé l’aiguille 36 fois en 2018-2019. Petit détail: il gagnera 4,5 millions $ pour la saison à venir.

- Christian Dvorak
Sur patins et sur son visage, l’ex-porte-couleurs des Coyotes de l’Arizona offre du contenu aussi coloré qu’une bouteille d’eau de Javel. Pourtant, les attentes à son égard étaient réelles quand le Canadien a voulu combler le départ de son attaquant honni Jesperi Kotkaniemi à l’été 2021. Toutefois, l’entente de six ans et 26,7 millions $ paraphée par l’Américain avec les Yotes fait mal. Non seulement il reste deux années au contrat avec une clause partielle de non-échange, mais Christian Dvorak a éprouvé des ennuis à Montréal, où les partisans se demandent pourquoi l’ancien DG Marc Bergevin a tenté sa chance avec lui.
Ses 11 buts et 33 points en 56 sorties à ses débuts avec le Tricolore n’étaient guère reluisants, mais il a trouvé le moyen de faire pire l’an dernier: 10 filets et 28 points en 64 matchs. Certes, il demeure efficace à l’intérieur du cercle des mises au jeu, mais prendre possession de la rondelle ne suffit pas; il faut savoir quoi faire avec elle pour obtenir du succès.