Ces équipes de la NFL sauvées ou coulées par... le ping pong


Stéphane Cadorette
Il y a un secret bien gardé dans la NFL. Derrière chaque équipe qui gagne en maintenant une parfaite harmonie, comme derrière chaque équipe dont le moral s’effrite à grands coups de défaites, se trouve une table de ping pong.
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Vous ne comprenez pas trop le lien? Il suffit de prendre l’exemple des Ravens, qui sont en action ce jeudi soir face aux Dolphins, à Miami. C’est leur décision par rapport au ping pong, et absolument rien d’autre, qui fait en sorte qu’ils ont mis fin dimanche dernier à une vilaine série de quatre défaites.
Voyez-vous, les Ravens, tannés de perdre et de s’enliser, ont pris une décision critique pour influencer le cours de leur saison. Les leaders de l’équipe se sont rassemblés et ont choisi de sortir la table de ping pong de leur vestiaire, avant leur dernier match.
Finies, les folies! Les Ravens sont passés en mode businessen éliminant cette vulgaire distraction et il n’en faut pas plus pour expliquer leur regain de vie.
Le fait que le secondeur étoile Roquan Smith soit revenu et que plusieurs autres joueurs blessés aient réintégré l’alignement n’a rien à voir avec leur regain de vie. Tout s’explique par le retrait du ping pong.
Jeudi soir, d’ailleurs, le quart-arrière Lamar Jackson effectuera enfin son retour au jeu. Mais qui a besoin d’un double lauréat du titre de joueur le plus utile dans la ligue quand le ping pong n’est plus dans les parages?
Une drôle de valse
Pour ceux qui n’avaient pas pigé, évidemment que je m’amuse avec cette situation. Une table de ping pong n’a pas plus d’influence sur les résultats d’une équipe que la couleur des bas du préposé à la cafétéria.
Il n’en demeure pas moins que dans les dernières années, cette étrange fixation autour des tables de ping pong dans les vestiaires aux quatre coins de la NFL tourne à l’obsession. Des exemples pleuvent à cet effet.
Quand l’entraîneur-chef Sean McDermott a été embauché par les Bills en 2017, il a voulu changer la culture perdante qui collait à la peau de l’équipe en jetant aux poubelles tous les jeux dans le vestiaire. À l’exception, bien sûr, du ping pong, sous prétexte que le tout aidait ses joueurs avec leur coordination.
À l’arrivée de l’entraîneur Mike McDaniel à Miami en 2022, il s’est assuré d’ajouter une table de ping pong dans les installations de l’équipe pour « accroître la camaraderie ». Son équipe avait débuté avec trois victoires. Or, après deux défaites de suite, la table avait été virée par les vétérans, qui jugeaient qu’elle amenait « trop de distractions ».
Toujours dans cette même saison de 2022, comment oublier la nomination improvisée et insensée de Jeff Saturday comme entraîneur-chef par intérim des Colts? L’une de ses premières décisions a été de retirer la table de ping pong du vestiaire et sous ses commandes, l’équipe a croulé avec une fiche de 1-7. Tout s’explique...
Prenez les Bengals de l’an dernier. Avant la saison, l’équipe avait décrété que c’en était assez du ping pong. Puis, après une première moitié de saison difficile, les Bengals ont profité de leur semaine de congé pour ramener la table. Résultat? Ils ont gagné cinq de leurs six matchs suivants.
Nommé à la barre des Cowboys cette saison, Brian Schottenheimer a aussi dû statuer sur cette question lourde de sens. Une table de ping pong trône au milieu du vestiaire puisque le coach adore comment ce sport « fait ressortir l’esprit de compétition » enfoui en chacun de ses joueurs.
We hit the upgrade button 🔥 pic.twitter.com/Y4rukNvlD7
— Kansas City Chiefs (@Chiefs) August 30, 2025
Le cas des champions
L’exemple le plus probant de l’importance critique du ping pong dans le vestiaire provient des champions en titre eux-mêmes.
Après une saison tumultueuse marquée par des conflits internes en 2023, les Eagles ont ramené le ping pong dans le vestiaire l’automne dernier.
Le maraudeur Reed Blankenship déclarait d’ailleurs en septembre 2024 que l’équipe était plus unie. « L’humeur est complètement différente. Tout le monde est heureux. Tout le monde a recommencé à jouer au ping pong », avait-il résumé.
Voilà donc l’ingrédient secret qui a guidé les Eagles vers leur plus récente conquête du Super Bowl. Bon, leur talent, la profondeur de leur alignement et la qualité de leurs récents repêchage a peut-être contribué un brin. Mais jamais autant que cette source infinie de bonheur qu’est le ping pong.
"He's (Kyler Murray) very competitive. Like I said, he's out there playing ping pong probably six hours a day."
— Bo Brack (@BoBrack) August 2, 2024
Arizona Cardinals WR Marvin Harrison Jr. says K1 was in the lab playing ping pong when they weren't practicing this offseason in LA. @PHNX_Cardinals pic.twitter.com/5twWfF6lPY
Et les Ravens?
Tout ça nous ramène aux Ravens de 2025. Ils bannissent le ping pong pour tenter de devenir la 12e équipe seulement depuis 1990 à se qualifier pour les éliminatoires malgré une fiche de 2-5 après sept matchs.
C’est l’approche contraire des Eagles. Il faudra patienter jusqu’en février pour déterminer, une fois pour toutes, qui a raison et qui a tort dans l’éternel débat entourant le ping pong.
MA PRÉDICTION POUR JEUDI:
Ravens 31 Dolphins 20