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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Centre de surveillance de l’immigration: les trois criminels chiliens n’ont eu qu’à sauter une clôture

Le trio en fuite depuis samedi soir est soupçonné d’appartenir à un groupe de cambrioleurs

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Nora T. Lamontagne et Zoé Arcand

2024-12-10T05:00:00Z
2024-12-11T01:35:25Z
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Le trio de criminels latinos qui s’est évadé pendant la fin de semaine à Laval n’a eu aucune peine à déjouer les faibles mesures de sécurité du Centre de surveillance de l’immigration.

• À lire aussi: 746 étrangers dangereux à expulser du Québec

Bryan Ulises Moya Rojas, Diego Nicolas Flores Sepulveda et Daniel Eliseo Gonzalez Ihrig étaient détenus dans cet établissement fédéral en attendant d’être déportés au Chili.

Selon nos informations, tous trois sont visés par une mesure de renvoi en lien avec le crime organisé. Ils sont soupçonnés d’appartenir aux South American Theft Groups (SATG), des bandes de criminels qui commettent des vols de grande ampleur à l’international.

L’entrée principale du Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval.
L’entrée principale du Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval. Photo ZOÉ ARCAND

Malgré leurs antécédents, les trois Chiliens étaient incarcérés au même endroit où se retrouvent toutes les personnes mises en détention par les agents frontaliers, incluant celles qui ne sont pas soupçonnées d’avoir commis des crimes.

Des agents de sécurité privés

La sécurité du Centre de surveillance de l’immigration est nettement plus légère que celle entourant l’Établissement de détention Leclerc, situé à quelques mètres de là.

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Une clôture sans barbelés encadre l’arrière de la bâtisse, laissant un accès libre au stationnement situé à l’avant, face à l’entrée principale. Des caméras de surveillance y sont visibles.

«Ça a été construit pour détenir des non-criminels», résume une source à l'ASFC non-autorisée à parler aux médias. 

Photo fournie par l’ASFC
Photo fournie par l’ASFC

Doté d’une capacité de 153 personnes, l’établissement a été conçu pour «faciliter la circulation des détenus sans escorte dans les installations si possible» et dispose de cafétérias baignées de lumière naturelle et d’un terrain de basketball.

Un terrain de basketball dans la cour du Centre de surveillance de l’immigration (CSI), situé au 300, montée Saint-François, à Laval.
Un terrain de basketball dans la cour du Centre de surveillance de l’immigration (CSI), situé au 300, montée Saint-François, à Laval. Photo fournie par l’AGENCE DES SERVICES FRONTALIERS DU CANADA

Une salle commune au Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval.
Une salle commune au Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval. Photo fournie par l’AGENCE DES SERVICES FRONTALIERS DU CANADA

Une chambre du Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval.
Une chambre du Centre de surveillance de l’immigration (CSI) de Laval. Photo fournie par l’AGENCE DES SERVICES FRONTALIERS DU CANADA

Contrairement aux centres de détention pour criminels endurcis, la sécurité y est assurée par des agents de sécurité privés plutôt que par des agents de la paix.

«[Leur] personnel est mal équipé pour faire face à des situations délicates, [ce qui n’est] absolument pas adapté à la détention de délinquants dangereux», dénonçait le président du Syndicat des Douanes et de l’Immigration, Mark Weber, dans une lettre au ministre de la Sécurité publique de l’époque, Marco Mendicino, en février 2023.

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Une simple clôture

Tout porte à croire que les trois Chiliens auraient profité de l’inattention des gardiens pour prendre la poudre d’escampette samedi soir dernier.

Ils n’auraient eu qu’à sauter la clôture à l’arrière du bâtiment pour recouvrer leur liberté, selon nos informations. Sans manteau et alors qu’une fine neige commençait à tomber, ils se seraient alors hâtés vers l’autoroute 440, à moins d’un kilomètre de là, où un complice les attendait dans un véhicule.

Des mandats d’arrestation ont été lancés contre les trois fugitifs depuis leur fuite. L’Agence des services frontaliers avertit de ne pas tenter d’appréhender ces personnes.

– Avec la collaboration de Félix Séguin

Que sont les South American Theft Groups (SATG)?

Ces groupes de voleurs qualifiés se rendent à l’étranger pour cambrioler des magasins de luxe ou les demeures de gens riches. Plus tôt cette année, dix voleurs présumément liés aux SATG ont été arrêtés par le Service de police de la Ville de Montréal après avoir dérobé des bijoux et un coffre-fort d’une valeur de 3M$ dans une bijouterie du CF Fairview, à Pointe-Claire.

Un amateur de Gucci

L’un des trois Chiliens qui se sont échappés venait de finir de purger une longue peine pour un vol à main armée dans un centre commercial huppé de Santiago, au Chili.

Bryan Ulises Moya Rojas a tenté de voler des sacs et des portefeuilles Gucci d’une valeur de 145 000$CA en octobre 2018, avant d’être intercepté par la police.

Les médias locaux rapportent que lui et ses complices ont fait feu dans les airs et pris la fuite à bord d’une Audi et d’une Volvo volée, avant d’être rattrapés par les autorités.

Moya Rojas a été condamné à cinq ans et un jour de prison en 2018 dans son pays natal, à l’âge de 24 ans.

Pendant son incarcération, il a affirmé à la Commission des libérations conditionnelles du Chili qu’il suivait des cours pour terminer son secondaire et qu’il espérait travailler au dépanneur de son cousin dès sa libération.

Or, les commissaires ont jugé à l’unanimité, en 2022, que le jeune père de famille posait «un risque élevé de récidive» et qu’il minimisait sa participation au crime commis, selon des documents que nous avons consultés.

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