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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Ce que je sais de toi:» d'Éric Chacour: quitter Le Caire pour refaire sa vie à Montréal

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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-02-26T05:00:00Z
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Récit bouleversant d’une rencontre qui change tout, d’un exil, d’une absence et d’une réconciliation, Ce que je sais de toi, le premier roman d’Éric Chacour, raconte avec une grande sensibilité un clan déchiré et une société en pleine transformation. Il raconte le parcours d’un jeune médecin né au Caire, dont la vie tracée d’avance est complètement bouleversée par une rencontre qui crée un véritable tsunami dans sa vie. 

Photo fournie par les Éditions Alto
Photo fournie par les Éditions Alto

Au Caire, dans les années 1980, Tarek suit le chemin qui a été tracé d’avance pour lui. Jeune médecin qui n’a pas trop le temps de se poser des questions, il court entre sa pratique dans le prestigieux cabinet hérité de son père médecin, son dispensaire et sa nouvelle vie d’homme marié.

Un jour, il rencontre Ali, un jeune homme libre venant d’un milieu défavorisé. Les liens se tissent entre eux jusqu’à la passion amoureuse et un drame qui mettra en péril son mariage, sa carrière et ne lui laissera pas d’autre choix que l’exil.

Laissant son cœur et ses racines sur le bord du Nil, Tarek choisit le Québec comme terre d’accueil. En plein cœur des hivers montréalais, il erre, il se souvient. Et pendant ce temps, au Caire, quelqu’un essaie de raccommoder les lambeaux de son histoire.

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L’Égypte de ses parents

Éric Chacour raconte avec une prose puissante, lumineuse, chargée d’émotion, le parcours bouleversant de cet homme qui observe un jour sa vie partir en vrille.

En entrevue, il révèle avoir porté cette histoire depuis longtemps. «J’avais envie d’écrire cette histoire et surtout de la mettre dans un contexte qui était celui que je découvrais un peu – l’Égypte du 20e siècle à travers les récits de mes parents et de leurs amis.»

Son père est né au Caire et sa mère, à Alexandrie. «Ils se sont rencontrés à Montréal et je suis né à Montréal, où j’ai grandi, puis je suis parti assez jeune en France pour le travail de mon père. J’ai passé une grande partie de ma vie en France avant de revenir, il y a cinq ans.»

L’Égypte qu’il raconte dans le roman, c’est vraiment l’Égypte de ses parents. «Mes parents n’étaient pas forcément représentatifs de l’Égyptien typique parce qu’ils appartenaient à la communauté des Syro-Libanais, donc des Levantins. Des gens dont les origines venaient de Syrie, du Liban, qui étaient plutôt chrétiens, assez occidentaux dans leur esprit.»

C’est un peu cette Égypte-là qu’il a voulu raconter. «Celle qu’on me servait dans tous les récits que j’ai pu entendre dans mon enfance, et qui est pour autant très différente de l’Égypte que je retrouve chaque fois que j’y vais. Je suis allé une quinzaine de fois en Égypte et l’Égypte que je décris dans le roman, elle n’existe presque plus.»

Ce que je sais de toi n’est pas un roman historique ni une analyse sociétale, ajoute-t-il. «C’est avant tout l’histoire de situations humaines qui sont universelles. Un amour auquel on ne s’attendait pas. Un déracinement quand on quitte son pays. L’absence d’un membre de la famille.»

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