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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Nouveau livre de Daniel Pennac: un pur plaisir de lecture

Photo fournie par Francesca Mantovani
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Photo portrait de Karine Vilder

Karine Vilder

2023-02-26T05:00:00Z
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Cet hiver, c’est le livre qu’on attendait avec impatience: Terminus Malaussène, le tout nouveau Pennac.

Alors voilà, c’est officiel. On a parlé à Daniel Pennac un peu plus tôt ce mois-ci et il a confirmé ce qu’on craignait: Terminus Malaussène est bel et bien le tout, tout dernier opus de la saga Malaussène. Un coup dur pour les innombrables fans de cette série, qui a démarré doucement en 1985 avec Au bonheur des ogres

D’ailleurs, si on lui avait posé la question à l’époque, jamais Daniel Pennac ne se serait douté qu’un jour elle finirait par compter huit tomes. 

«Quand j’ai écrit Au bonheur des ogres, j’ai eu l’idée de faire La fée Carabine et en écrivant La fée Carabine, j’ai eu l’idée de La petite marchande de prose et probablement aussi de Monsieur Malaussène», explique l’auteur depuis l’un des bureaux des Éditions Gallimard, à Paris.

«Puis, vers le milieu des années 1990, le journal Le Monde m’a demandé de rédiger une grosse nouvelle pour l’été et j’ai écrit Des chrétiens et des maures, poursuit-il. Ensuite, c’est Le Nouvel Observateur qui a voulu la même chose et là j’ai écrit Aux fruits de la passion. Après ça, j’ai arrêté pendant près de 20 ans. Parce que la vie passe et parce que j’ai écrit d’autres livres. Mais à un moment, j’ai eu envie de retrouver l’écriture “malaussènienne”, qui est une écriture argotique, très orale, très métaphorique. D’où ces deux derniers tomes.»

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Pour finir, la suite

Paru en 2017, le premier de ces deux derniers tomes s’intitule Le cas Malaussène 1: Ils m’ont menti. Et Daniel Pennac nous résume l’essentiel de l’intrigue: «Pour créer une espèce d’œuvre d’art, une installation, les enfants Malaussène enlèvent Georges Lapietà, un homme d’affaires un peu canaille mais sympathique qui ressemble beaucoup à Bernard Tapie, précise-t-il. Sauf qu’arrivent de vrais bandits qui vont vraiment enlever Lapietà, avec une demande de rançon à la clé. Ça, c’est le sujet du premier volume et arrivé à la fin, je ne savais absolument pas comment l’histoire allait se poursuivre. Mais absolument pas.»

Photo fournie par les Editions Gallimard
Photo fournie par les Editions Gallimard

«C’est quand j’ai commencé à écrire la conversation qui ouvre Terminus Malaussène que tout est venu, affirme-t-il. Elle m’a présenté le personnage de Pépère et à partir du moment où j’ai eu Pépère, c’est allé tout seul car c’est avec lui que le monde se structure. Je l’ai appelé comme ça parce que pour me taquiner, mon filleul Lucien, que je surnomme Lul, m’appelait Pépère quand il était petit. En partant de cette blague d’enfant, j’ai fait un Pépère terrible, très méchant.»

De fait, ce Pépère n’a rien d’un grand-papa gâteau. À la tête de la bande de malfaiteurs cagoulés qui a kidnappé Lapietà et son fils Tuc, il n’en est plus à un meurtre près depuis déjà bien longtemps. Au doigt, il porte même une chevalière digne d’un truand à la James Bond. 

«Il appuie sur un petit bouton et schlack, la lame jaillit», souligne en rigolant Daniel Pennac.

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L’écriture avant tout

Malgré la présence de cet affreux bonhomme sans scrupules, on s’amuse beaucoup en compagnie des membres de la tribu Malaussène (Benjamin, Julie, Le Petit, Verdun, Monsieur Malaussène, C’est Un Ange, Maracuja, etc.). Ils ont toujours eu de la ressource et cette fois encore, ils trouveront assez vite le moyen de nous étonner... en partie parce qu’ils auront toute la bande de Pépère à leurs trousses!

Ne souhaitant surtout pas écrire une enquête policière traditionnelle, Daniel Pennac parvient ainsi à nous happer dès les premières pages. 

Son secret? «Écrire le livre le plus oral possible, soit en dialogues, soit en monologues intérieurs. Je tenais absolument à ce qu’il soit oral, comme l’est une histoire qu’on vous raconte.»

D’ailleurs, maintenant que la boucle est bouclée, c’est ce «ton Malaussène» qui va lui manquer le plus. Oui, même plus que ses personnages hauts en couleur. Mais il y a une bonne raison à cela. 

«Plusieurs de ces personnages sont des amis qui continuent d’exister autour de moi, explique Daniel Pennac. Par exemple, le policier qui s’appelle Titus est un de mes amis. Clara, la sœur de Benjamin, était l’une de mes élèves il y a 40 ans et je vais la retrouver la semaine prochaine dans une librairie à Nantes! Mais il y en a aussi quelques-uns qui sont morts dans la vraie vie. La reine Zabo, par exemple, ou Loussa de Casamance, son ami de toujours. C’est comme ça. Comme je le disais, la vie passe...»

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