«Ce n’est pas un objet que tu peux jeter»: sa propriétaire veut l’obliger à se débarrasser de son chat de 20 ans


Genevieve Abran
Dans une publication Facebook, une Montréalaise déplore que sa propriétaire lui demande de mettre à la rue son chat de bientôt 20 ans d’ici au 1er juillet prochain.
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Tricia Bartley et sa famille vivent depuis 11 ans dans un logement du quartier Notre-Dame-de-Grâce. Leur chat Lola fait quant à elle partie intégrante de la famille depuis qu’elle a l’âge de trois mois. Elle aura 20 ans le 3 août prochain.
La propriétaire, qui a acheté l’immeuble en mars 2021, veut néanmoins que la famille s’en départisse parce qu’elle ne veut pas d’animaux dans son immeuble, indique la locataire. Cette dernière plaide pourtant que Lola dort environ 20 heures par jour et n’endommage pas le logement, explique-t-elle au téléphone avec 24 heures.
Une éviction ratée
Pour la locataire, il s’agit surtout d’un prétexte pour la pousser à déménager à la suite d’une éviction ratée. L’histoire commence en mars 2022, lorsque Tricia Bartley reçoit un avis d’éviction de la part de sa nouvelle propriétaire, qui souhaite faire vivre sa mère dans ce logement.
Doutant d’une tactique malhonnête pour vider le logement, la locataire conteste l’éviction auprès du Tribunal administratif du logement (TAL). L’audience est déplacée à plus tard parce que des papiers ne sont pas conformes.
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Entre-temps, en septembre 2022, Tricia Bartley contacte sa propriétaire parce que le réservoir d’eau chaude fuit. C’est à ce moment que la propriétaire réalise qu’un chat demeure dans le logement et demande à sa locataire de s’en départir.
Il n’y a pourtant aucune indication sur le bail, signé en 2012, qu’il est interdit d’avoir un animal, insiste Tricia Bartley, qui souligne que l’ancien propriétaire était lui-même «un amoureux des chats».
Le 31 décembre 2022, la locataire reçoit un avis d’augmentation de loyer ainsi qu’une proposition de modification de loyer afin d’y interdire les animaux.
Tricia Bartley reçoit également, quelques jours plus tard, un avis afin de se présenter à son audience du TAL en mars 2023 au sujet de l’éviction.
«À ce moment, je ne signe pas l’avis d’augmentation de loyer et de modification du bail, comme je ne sais pas si je vais être évincée», dit-elle.
La propriétaire perd finalement au TAL après avoir omis de se présenter à son audience en mars 2023.
Des tensions avec le proprio
Depuis, Tricia Bartley dit vivre du «harcèlement» de la part de sa propriétaire, qui insiste pour qu’elle signe le nouveau bail et qu’elle se départisse de son chat.
Sa propriétaire avance que, comme la locataire n’a pas refusé l’avis d’augmentation de loyer et la modification proposée au bail, elle doit absolument se départir de Lola d’ici au 1er juillet. Selon la loi, l’absence de réponse après un délai de 30 jours signifie que le locataire est réputé avoir accepté les modifications.
«Je n’abandonnerai pas mon chat. Elle va avoir 20 ans, on l’a depuis 20 ans. Ce n’est pas un objet que tu peux jeter ou changer d’emplacement», insiste-t-elle.
«Elle nous a fait rire et nous a apporté beaucoup de confort, elle est douce, affectueuse», souligne-t-elle avec émotion.
«On est dans un conflit de formalités, nous n’arrivons pas à trouver une entente et [la propriétaire] refuse de discuter ou négocier avec moi», indique celle qui travaille dans le milieu scolaire.