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L'article provient de 24 heures

Cri du cœur de la SPCA: de plus en plus de propriétaires abandonnent leur animal à cause de l’inflation

Azaliya (Elya Vatel) - stock.adobe.com
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2023-04-18T21:32:46Z
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La SPCA de Montréal remarque une forte augmentation des abandons d’animaux de compagnie depuis le début de l’année. Chaque jour, une vingtaine de propriétaires contactent l’organisme parce qu’ils disent ne plus avoir les moyens financiers pour subvenir aux besoins de leur compagnon. 

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«Cette année, le nombre d’abandons ne va qu’en augmentant. On s’attend malheureusement à une saison très difficile, parce que la saison haute des abandons, elle ne fait que commencer en mai, pour atteindre un pic lors de la période des déménagements», indique la directrice générale adjointe par intérim de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal, Laurence Massé.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: depuis janvier 2023, son organisme a déjà accueilli plus de 2000 animaux, soit 81 chiens et 113 chats de plus que sur la même période l’an dernier. 

Courtoisie SPCA de Montréal
Courtoisie SPCA de Montréal

«Beaucoup de gens nous disent qu’ils n’ont plus les moyens de payer la nourriture et les soins de leur animal parce qu’ils peinent à se nourrir eux-mêmes et à payer leur logement», précise Laurence Massé. 

Des refuges joints par 24 heures en Montérégie, en Outaouais et à Québec ont aussi indiqué que les coûts associés à la possession d’un animal sont souvent évoqués comme motif d’abandon par les propriétaires avec qui ils font affaire.

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Explosion des coûts

Il faut dire que le prix des produits animaliers, et particulièrement celui de la nourriture, a explosé au cours des deux dernières années. 

Dans un rapport sur l’inflation publié en mars 2022, Statistique Canada indiquait que le prix des aliments et des fournitures pour animaux de compagnie avait augmenté de 9,7% en un an. 

Une tendance qui se poursuit depuis, selon Geneviève Damboise, gérante d’une épicerie pour animaux Animal Vert à Montréal. 

«Pour la nourriture, habituellement, il y a une seule augmentation par année. Mais dans la dernière année, il y a des fournisseurs qui ont augmenté leur prix quatre fois. On avait de la nourriture très abordable, mais elle est maintenant vendue au même prix que la nourriture haut de gamme il y a un an. Pour quelqu’un qui n’a pas beaucoup de moyens, c’est difficile», dit-elle.

Les prix des soins vétérinaires ont aussi subi d’importantes hausses au cours de la même période, confirme le Dr Gaston Rioux, porte-parole de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec. 

L'accumulation de ces augmentations peut ainsi facilement faire grimper la facture d'un propriétaire d'animal de plusieurs centaines de dollars par année. 

Des priorités à revoir?

 La SPCA de Montréal insiste toutefois: la hausse du prix des produits animaliers ne peut que partiellement expliquer l’augmentation des abandons. Plusieurs animaux ont été adoptés pendant la pandémie, par coup de coeur ou pour combattre l'ennui, sans bien planifier le retour à la vie normale. 

«Oui, il y a une hausse des coûts, mais, même en temps normal, les gens adoptent des animaux sans vraiment s’informer des coûts qui y sont associés. Pendant la pandémie, c'était encore pire. Adopter un animal, ça peut coûter cher. Ce n’est pas à faire à la légère, il faut tout prévoir», martèle la directrice générale, Laurence Massé. 

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Sous une publication Instagram de la SPCA de Montréal, des personnes dénoncent également la facilité avec laquelle certains propriétaires se débarrasseraient de leur animal de compagnie. 

«Je ne suis pas en accord. Il y aura toujours un problème. L’inflation est une raison, pas un problème. La problématique est davantage l’établissement des priorités. Avoir un plus gros forfait cellulaire, avoir un nouveau chandail, se payer un restaurant, un café en commande.... Tout ça passe avant les soins de l’animal. C’est la planification des budgets et la gestion des priorités qui créent les séparations. Pas l’inflation», s’indigne une dame.

Des solutions existent 

Avant de penser à l’abandon, la SPCA rappelle que d’autres s’offrent aux propriétaires d’animaux qui ont une situation financière précaire. 

«On a une banque alimentaire qui peut aider les gens dans cette situation. Nous n’avons pas énormément de ressources, mais si quelqu’un est vraiment mal pris, on va essayer de l’aider à nourrir l’animal le temps que sa situation se replace, pour éviter l’abandon», souligne-t-elle. 

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