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L'article provient de Le Journal de Montréal

Ce n’est pas toujours nécessaire de protégez vos conifères de l’hiver

Bien qu’il s’agit d’une espèce sensible aux vents hivernaux desséchants, une pruche de l’Est bordée par une haie ou d’autres conifères bloquant les vents dominants n’a pas besoin de protection hivernale.
Bien qu’il s’agit d’une espèce sensible aux vents hivernaux desséchants, une pruche de l’Est bordée par une haie ou d’autres conifères bloquant les vents dominants n’a pas besoin de protection hivernale. Photo fournie par Iseli Nursery
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Photo portrait de Albert Mondor

Albert Mondor

2023-11-04T04:00:00Z
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Avec l’arrivée du mois de novembre, les aménagements paysagers prennent un aspect bien singulier alors que de nombreuses personnes s’acharnent à recouvrir les conifères avec d’étranges couvertures. Dame Nature doit bien rigoler en voyant tous ces végétaux emmitouflés inutilement !

En effet, la majorité des conifères vendus et cultivés au Québec ne nécessitent aucune protection pour survivre à nos hivers. De nombreux végétaux sont donc protégés pour absolument rien. 

De plus, si l’installation de la protection hivernale est effectuée trop hâtivement ou de façon inadéquate, cela peut être carrément nuisible aux plantes.

On doit protéger les conifères dans trois cas seulement. Tout d’abord, afin d’éviter qu’ils ploient sous le poids de la neige et de la glace, les conifères situés sous les corniches ou dans des endroits où la neige est projetée par les équipements de déneigement doivent être recouverts d’un filet de nylon spécialement conçu à cette fin.

Ensuite, certaines essences fragiles et peu rustiques, comme les divers cultivars de faux cyprès, ainsi que le métaséquoia et le sapin de Douglas, doivent être protégées contre les vents hivernaux desséchants principalement durant les premières années suivant leur implantation.

S’ils n’ont pas été plantés près d’un boisé ou d’une haie de conifères bloquant les vents dominants, les divers cultivars d’ifs hybrides et de pruche de l’Est doivent également être protégés des vents hivernaux desséchants, particulièrement durant les deux ou trois premières années qui suivent leur mise en terre.

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Troisièmement, on peut protéger les haies de thuyas – appelés communément cèdres – contre les méfaits des sels de déglaçage utilisés sur les routes.

Mis à part le cultivar « Smaragd » qui est moins robuste que certains autres, la majorité des cultivars de thuyas – communément appelés cèdres – n’exigent aucune protection hivernale. Sur la photo: Thuya « Degroot’s Spire »
Mis à part le cultivar « Smaragd » qui est moins robuste que certains autres, la majorité des cultivars de thuyas – communément appelés cèdres – n’exigent aucune protection hivernale. Sur la photo: Thuya « Degroot’s Spire » Photo fournie par Albert Mondor

Les conifères plantés à proximité des routes peuvent être touchés par les sels de déglaçage et en être grandement affectés. Quand une importante quantité de sels entre en contact avec les cellules des racines des plantes, l’eau qui y est contenue passe par osmose vers l’extérieur pour diluer le milieu qui est trop salin. L’été suivant, cela provoque un brunissement des nouvelles pousses des conifères peu après leur émergence. 

Lorsque les sels se déposent directement sur le feuillage des conifères, l’eau est alors expulsée hors des cellules le faisant ainsi jaunir et brunir.

Lorsqu’une haie de thuyas est implantée à proximité d’une petite route secondaire ou d’une rue située dans un quartier résidentiel, il n’est pas nécessaire de la protéger. 

Par ailleurs, si vous demeurez près d’un axe routier où il y a énormément de circulation, il est alors préférable d’installer une protection autour de votre haie. Ainsi, il est recommandé de protéger les conifères qui composent une haie située à moins de 10 mètres de la chaussée d’une autoroute et à moins de 5 mètres d’un boulevard ou d’une route très passante.

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Afin de protéger une haie exposée aux sels de déglaçage, vous devez la recouvrir d’une toile de protection hivernale plastifiée spécialement conçue à cette fin. Pour assurer une bonne aération d’une haie de conifères, il est préférable de protéger uniquement son côté qui fait face à la route en évitant toutefois que le feuillage touche la toile. 

Installer la protection hivernale au bon moment

Afin qu’ils puissent bien s’endurcir et qu’ils soient en mesure de résister à l’hiver, tous les végétaux doivent subir l’effet du gel pendant une certaine période. Voilà pourquoi il est préférable d’installer les protections hivernales seulement lorsque le sol a commencé à geler et que la température de l’air est descendue sous le point de congélation. Dans la grande région de Montréal et dans plusieurs autres municipalités du sud-ouest du Québec, cette période correspond habituellement à la fin de novembre ou même parfois au début de décembre. Toutefois, dans la région de Québec et dans les localités qui sont situées plus au nord, il faut faire ce travail vers la mi-novembre. Si toutefois vous voulez éviter d’effectuer cette opération par temps trop froid, vous pouvez planter les piquets dès la fin d’octobre et installer les toiles de protection un peu plus tard en novembre.

Les thuyas et les pins exposés aux sels de déglaçage nécessitent absolument une protection hivernale afin de prévenir le brunissement et la mort de leur feuillage.
Les thuyas et les pins exposés aux sels de déglaçage nécessitent absolument une protection hivernale afin de prévenir le brunissement et la mort de leur feuillage. Photo fournie par Urban Forest Dweller

D’autre part, toutes les protections doivent être retirées dès le dégel du sol vers la fin de mars ou au début d’avril. Il est essentiel de les enlever durant une journée nuageuse ou même pluvieuse pour que les plantes ne soient pas soumises à des écarts de température et de luminosité trop importants. 

Arrosez abondamment le feuillage des conifères qui auraient pu être touchés par les sels de déglaçage ainsi que le sol situé à leur base. Cette opération permettra de bien lessiver les sels qui auraient pu les atteindre. 

Voici, étape par étape, la technique pour protéger un conifère 

1 Commencez par mettre en place quatre piquets de bois ou de métal autour du feuillage du conifère à protéger.

Photo fournie par Albert Mondor
Photo fournie par Albert Mondor

2 Fixez ensuite une clôture à neige aux piquets. La traditionnelle clôture fabriquée en bois est plus écologique qu’une clôture de plastique. 

Photo fournie par Albert Mondor
Photo fournie par Albert Mondor

3 Installez une toile géotextile de protection hivernale de couleur blanche en l’agrafant à plusieurs endroits sur les poteaux ou la clôture. Il est très important que la toile ne touche pas aux feuilles des conifères protégés. De plus, assurez-vous de cacher tout leur feuillage en ne laissant qu’une ouverture dans la partie supérieure du revêtement.

Photo fournie par Albert Mondor
Photo fournie par Albert Mondor

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