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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Catherine Mavrikakis livre ses impressions, ses réflexions et partage ses pensées sur les États-Unis après avoir parcouru le pays pendant 31 jours pour son nouveau livre.

«Sur les routes»

Catherine Mavrikakis a sillonné les États-Unis pendant 31 jours et livre ses observations, ses réflexions et ses souvenirs dans son nouveau livre, «Sur les routes».
Catherine Mavrikakis a sillonné les États-Unis pendant 31 jours et livre ses observations, ses réflexions et ses souvenirs dans son nouveau livre, «Sur les routes». Ben Pelosse / JdeM
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-11-09T08:30:00Z
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Née à Chicago et toujours citoyenne américaine, la grande écrivaine montréalaise Catherine Mavrikakis s’est lancée sur les routes des États-Unis l’été dernier, parcourant le pays d’est en ouest et du nord au sud pour écrire son nouveau livre, Sur les routes. Revisitant ses souvenirs familiaux, observant les villes et les paysages et surtout les gens, notant tout, elle dresse un portrait déroutant du pays, de Chicago à Alamogordo, et ne manque pas de relever beaucoup d’aberrations.

Catherine Mavrikakis publie «Sur les routes» aux Éditions Héliotrope.
Catherine Mavrikakis publie «Sur les routes» aux Éditions Héliotrope. © Éditions Héliotrope

Catherine Mavrikakis a fait ce voyage de 31 jours à la fois étrange et exigeant à quelques mois de l'élection présidentielle. Lectrice de longue date des récits et des romans inspirés par la route – elle fait référence à Jack London, John Steinbeck, Jack Kerouac, Cormac McCarthy –, l’écrivaine avait envie d’écrire à son tour sur le sujet.

Elle n’était donc par sur la route... mais sur les routes. Au Michigan. Au Wisconsin. Au Wyoming. Au fin fond du Nouveau-Mexique. Au Tennessee. Une sorte de pèlerinage... et une sacrée expédition au cours de laquelle elle a vu des gens très vulnérables, des bisons (enfin!), des étendues désertiques, des cafés, des librairies, et beaucoup, beaucoup de casquettes rouges.

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Écrire vite

Contrairement à son habitude, Catherine Mavrikakis a écrit ce livre très rapidement, à chaud, en partie même alors qu’elle était sur la route. «C’était pas évident pour moi, comme méthode. Je ne suis pas quelqu’un qui écrit à partir d’impressions très vives encore. Moi, je décante les choses, plutôt. Mais je me suis dit: c’est intéressant.»

Elle ne voulait pas faire un carnet de voyage ni un journal de voyage. «Je voulais faire un texte qui allait mettre des choses ensemble: que je puisse mettre l’Arizona avec le Dakota. J’avais envie d’essayer de comprendre ce que c’était, les États-Unis, dont je me sens proche et en même temps très loin.»

Beaucoup de défis

Les livres qui parlent de voyage, de la route, l’accompagnent depuis longtemps. «J’adore les journaux de voyage. Je les lis tout le temps. J’ai même donné des cours là-dessus.» Son livre est un documentaire-fiction, dit-elle. «Je raconte des histoires.»

«Le défi pour moi, c’était d’être juste, de respecter ce que je voyais, tout en me permettant des pensées ou des élucubrations qui étaient en lien avec la réalité, mais qui m’appartenaient. Le défi, c’était de rester fidèle et de transmettre la réalité, ce qui n’est pas mon domaine parce que moi, je suis dans la fiction.»

Quand elle voyageait, elle avait les yeux grands ouverts et les oreilles qui traînaient... «Il fallait que je reste ouverte à ce qui pouvait me surprendre. Il y a moyen d’écrire sur beaucoup de choses. J’avais plein d’autres chapitres à écrire. Il fallait que je me dise: qu’est-ce qui m’a le plus marquée dans tout ça? On voit beaucoup de choses en 31 jours de voyage.»

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Le rythme était soutenu et Catherine a visité des endroits où elle n’était jamais allée. «Je n’étais jamais allée au Wisconsin, à Yellowstone. Je suis allée dans des endroits que je ne connaissais absolument pas.» Comme Sioux Falls...

Différence de mentalité

Du fait qu’elle est américaine de naissance et qu’elle a toujours la citoyenneté, ce qui la travaillait le plus, c’était de se demander ce qu’elle serait devenue si ses parents avaient vécu aux États-Unis. «Ma mère a décidé de revenir au Québec parce qu’elle voulait parler français. Mais j’ai des cousins qui vivent là.»

Elle a bien observé une différence marquée de mentalité entre les deux pays voisins. «Même quand j’étais dans l’ouest, où ils sont assez proches de l’Alberta, pour eux, c’était tout à fait une culture autre. Ils avaient l’impression que nous vivions dans un régime socialiste, communiste. Le Québec, ils ne le connaissaient pas.»

Sur les routes

Catherine Mavrikakis

Éditions Héliotrope

126 pages

  • Catherine Mavrikakis est née à Chicago d’une mère française et d’un père grec.
  • Elle fait des États-Unis le décor primordial de ses livres.
  • Elle est l’autrice du Ciel de Bay City, de Niagara et de Sur les hauteurs du mont Thoreau.
  • Ses œuvres ont été maintes fois traduites et primées.
  • Elle sera au Salon du livre de Montréal.
«Du Michigan de mes années 1960 et 1970, j’ai voulu tout oublier, et quand il m’arrive d’aller voir une amie à Chicago, je m’engouffre dans un avion, heureuse de survoler une partie de ma vie sans devoir la traverser à nouveau. Je ne passe la douane américaine ni à Detroit ni à Port Huron, mais je présente mon passeport à un type parfois sympa, souvent fort désagréable, à Montréal.»
- Catherine Mavrikakis, Sur les routes, Éditions Héliotrope

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