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Culture

Cascadeuse et comédienne: les multiples visages de Penande Estime

«Les Armes» est diffusée le lundi soir à 20 h sur TVA et TVA+

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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-10-30T10:00:00Z
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L’actrice Penande Estime s’est rapidement imposée dans des projets marquants qui lui ont assuré une place privilégiée dans le milieu artistique. Incarnant des personnages à la fois sensibles et puissants, elle semble avoir encore beaucoup à nous révéler. Profondément investie dans son art et considérant son corps comme l’outil essentiel de son métier, elle s’efforce de concilier ses passions tout en recherchant un équilibre de vie durable.

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Penande, tu es de retour pour une autre saison dans Les Armes. Un rôle qui semble parfait pour toi!

Sofianne est un personnage assez cru, qui a beaucoup de caractère, qui détonne avec qui je suis au quotidien. On utilise beaucoup mon côté physique, puisque je suis aussi cascadeuse de profession. C’est idéal de pouvoir combiner ces deux aspects pour ce personnage. C’est une femme forte, mais sensible, qu’on découvrira davantage cette saison. Elle me sort de ma zone de confort; parfois, je suis surprise de ses répliques quand je suis en tournage! C’est assez libérateur.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

On te voit aussi dans MR BIG. Comment a été cette expérience?

J’ai adoré travailler avec cette équipe qui m’a mise à l’aise dès le départ. Petite anecdote: il y a une scène où je parle en espagnol, ce qui n’était pas du tout prévu. Le réalisateur, Alexis Durand-Brault, m’a proposé ça la journée même! J’étais stressée, mais cette équipe sait rendre ces moments amusants. Je ferai d’ailleurs une petite apparition dans la deuxième saison; j’étais ravie de tous les retrouver.

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Depuis quelques années, on te voit dans de très beaux projets que le public adore. Prends-tu le temps de t’attarder à ton parcours impressionnant?

Je suis très reconnaissante, mais je travaille fort pour tout ce qui m’arrive! Je suis heureuse que les productions et les réalisateurs me fassent confiance. Le film Kanaval m’a vraiment mise sur la map. J’ai eu la chance de collaborer avec des gens incroyables, et j’espère que ça va continuer. Ce film m’a aussi ouvert d’autres portes, dont une offre d’animation pour une nouvelle émission documentaire. Je sais qu’il me reste beaucoup à accomplir, mais je suis fière de mon parcours.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

C’est très excitant, ce projet d’animation! Qu’est-ce qui s’en vient d’autre pour toi?

Oui, c’est vraiment excitant! On devrait tourner d’ici la fin de l’année, mais je ne peux pas en dire plus. Sinon, je serai au théâtre jusqu’en février dans la pièce Wòch, de Samuel Suffren et Natasha Kanapé Fontaine. On pourra aussi me voir dans le premier épisode de la nouvelle série Bon cop, bad cop.

Reparlons de ton métier impressionnant de cascadeuse. Comment es-tu tombée dans cette carrière peu commune?

C’est vrai qu’on pense surtout aux cascadeurs de Hollywood, mais cette profession existe ici aussi. Il y a 10 ans, lors d’un tournage publicitaire américain, j’ai été approchée parce que mon physique correspondait à un profil recherché: grande, élancée et foncée. Je ne connaissais pas ce métier, mais comme j’adore les films d’action, ça m’a tout de suite interpellée. Après des formations, beaucoup d’entraînement et des cours, j’ai commencé à décrocher des contrats, surtout à Toronto. J’ai aussi eu la chance de participer à Murder Mystery 2 en France, avec Adam Sandler et Jennifer Aniston. Ce qui a débuté par hasard est devenu une magnifique aventure.

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Ça doit venir avec un mode de vie très strict...

Pour moi, être cascadeuse, c’est être une athlète. C’est un métier très physique: on reçoit des coups, on se fait projeter, on doit être prêt à tout. Il faut aussi surveiller son alimentation. J’ai déjà dû perdre 19 lb et de la masse musculaire pour doubler une actrice beaucoup plus mince que moi. Ça demande une grande rigueur.

Est-ce que ton rapport à ton corps s’est compliqué en faisant ce type de contrat?

Je fais ces transformations sous supervision afin de rester en santé, même si être pesée ou se faire mesurer son taux de gras peut devenir difficile. Mon corps se souvient de ces variations, mais j’ai appris à aimer ma silhouette plus musclée. À 18 ans, une agence m’a dit que j’étais trop grosse. Ça aurait pu me détruire, mais j’ai choisi de m’aimer telle que je suis. Aujourd’hui, je veille à ce que cette rigueur ne se transforme jamais en obsession.

Tu es arrivée au Québec à six ans, d’Haïti. Quelle place tes origines ont-elles prise dans la construction de la femme que tu es aujourd’hui?

À la maison, parler créole était essentiel, tout comme comprendre nos origines et chérir cette culture. Les gens s'étonnent souvent d'apprendre que je ne suis pas née ici, car je n'ai ni accent joual québécois ni accent créole très marqué. Ma mère insistait sur ce point... Elle me disait: «Oui, tu es québécoise parce que c'est ta terre d'adoption, mais n'oublie jamais que tu es aussi haïtienne. Tu possèdes une autre langue que tu dois pratiquer et respecter.» Je porte en moi ce magnifique mélange culturel qui reste très présent.

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L’art est justement un beau vecteur de représentation...

Oui, et je crois que ça fait avancer les choses. Peu importe l’origine des gens, plusieurs m’arrêtent pour me remercier de ce que je représente. Je parle ouvertement de racisme ou de sexisme sans me victimiser. Ce sont des réalités qu’il faut reconnaître. Si mon parcours peut contribuer à faire bouger les choses, j’en suis fière.

Tes styles sont plus mémorables les uns que les autres. La mode est-elle aussi une façon pour toi de t’exprimer?

Tu as tout à fait raison! Je suis plutôt timide, mais mes vêtements me permettent d’exprimer une autre facette de moi. J’aime me sentir belle et forte. Parfois, je veux faire ressortir ma féminité; d’autres fois, mon côté plus sportif. Je travaille avec la styliste Mlle Geri (Gerardine Jeune) depuis longtemps; elle me comprend parfaitement. J’ai toujours aimé la mode. Enfant, j’improvisais déjà des défilés!

Valerie Blum / ECHOS VEDETTES
Valerie Blum / ECHOS VEDETTES

Tu travailles très fort et tu sembles exigeante envers toi-même. Comment te permets-tu de décrocher?

Les hauts sont très hauts, mais les bas peuvent être difficiles. Je suis perfectionniste, je me mets beaucoup de pression, même si j’essaie de lâcher prise. Je me force à prendre du temps pour moi: je vais au spa, je passe du temps avec ma famille et mes amis. J’apprends à accepter que le repos, c’est aussi du travail sur soi.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour le futur?

De profiter de tout ce qui arrive et d’être heureuse. J’aimerais refaire un long métrage, car Kanaval m’a donné la piqûre. J’aimerais aussi jouer un rôle à l’opposé de moi, plus sombre, dans la douleur, comme celui d’une travailleuse du sexe. Explorer l’inconfort, ça m’attire beaucoup. Et bien sûr, j’ai hâte de découvrir tout ce que m’apportera l’animation!

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