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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Cartes de crédit: de plus en plus de limites abaissées sans préavis

Les institutions financières réduisent les risques alors que l’économie ralentit

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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2023-11-29T05:00:00Z
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Des clients sont surpris de voir leur institution financière abaisser la limite de leur carte de crédit, et ce, sans préavis.

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C’est récemment arrivé à une travailleuse autonome qui a contacté Le Journal pour s’en plaindre. 

Dans un premier temps, elle a payé le solde de 10 000 $ sur sa carte d’entreprise, puis a fermé le compte. Ensuite, elle a remboursé 20 000$ sur sa carte personnelle, de sorte que son solde était de 16 000$.

Sans la prévenir, l’institution financière émettrice de sa carte de crédit a fait passer sa limite de crédit de 36 000$ à 16 000$, ce qui a fait fondre sa marge de manœuvre.

«Excessif»

«Je trouve ça excessif», lance-t-elle sous le couvert de l’anonymat.

«On voit bien que j’essaie de rétablir ma situation, mais la banque ne tient pas compte de mes efforts, ajoute-t-elle. Ils font ça pour que je cesse d’utiliser ma carte.»

Au Mouvement Desjardins, on reconnaît que plus de membres et de clients qu’auparavant voient leurs limites de crédit être abaissées. 

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«Nous avons constaté une hausse des diminutions de limites» cette année comparativement à 2022, indique une porte-parole, Chantal Corbeil.

Pierre Fortin, président de Jean Fortin Réorganisation financière, n’est pas étonné. Il note que pendant la pandémie, plusieurs ménages ont vu leur situation financière s’améliorer, ce qui a poussé les institutions financières à augmenter les limites sur les cartes de crédit. 

Ralentissement économique

«Il y a peut-être un petit retour à la normale, affirme M. Fortin. On voit que les banques ont beaucoup plus de difficulté à prêter. C’est beaucoup plus serré, les critères de financement sont plus sévères parce qu’il y a certainement un ralentissement [économique] qui s’en vient.»

Pierre Fortin
Pierre Fortin Photo courtoisie

Selon lui, les institutions financières font bien de refermer un peu les vannes. «On limite le risque, pour les gens, de s’endetter», dit-il.

La décision d’abaisser une limite de crédit «dépend de l’évaluation individuelle des risques entre une banque et ses clients», précise Maggie Cheung, porte-parole de l’Association des banquiers canadiens.

Préavis non requis

Peu de gens le savent, mais les institutions financières peuvent abaisser la limite d’une carte de crédit sans les aviser à l’avance. En revanche, elles doivent prévenir le titulaire d’une carte si elles souhaitent augmenter sa limite.

«Nous pouvons, sans vous envoyer d’avis [...] diminuer votre limite de crédit, par exemple s’il survient des changements à votre situation financière et à votre dossier de crédit», lit-on dans le contrat des cartes de crédit de la Banque Nationale. 

Un porte-parole de cette institution, Alexandre Guay, assure que le nombre de diminutions de limites de crédit a été «stable [...] au cours des derniers mois».

Chez Option consommateurs (OC), on constate toutefois que des Québécois prennent les devants et demandent eux-mêmes à leur institution financière de réduire la limite de leur carte de crédit.

Johanne Le Blanc
Johanne Le Blanc Photo tirée du site web d'Option consommateurs

«Si on se connaît et qu’on a de la difficulté à se limiter dans l’utilisation du crédit, ça peut être une solution à envisager», souligne Johanne Le Blanc, conseillère budgétaire chez OC. 

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