5 choses que vous devriez savoir sur votre carte de crédit
Elles peuvent vous plonger dans un surendettement en raison des taux d’intérêt élevés

Emmanuelle Gril
Vous pensez tout savoir sur le fonctionnement de votre carte de crédit ? Voici cinq choses qui vous ont peut-être échappé.
Relativement faciles à obtenir et acceptées partout, les cartes de crédit sont des outils de paiement très pratiques à avoir dans son porte-monnaie. Mais mal utilisées, elles peuvent aussi vous plonger dans un surendettement dont il est bien difficile de s’extraire en raison des taux d’intérêt élevés (environ 20 % et plus).
Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin et Associés, livre cinq conseils pour en faire une utilisation responsable et éviter les frais inutiles.
1. Se méfier des petits paiements mensuels
Seul le paiement minimum est exigible chaque mois sur les cartes de crédit. Actuellement, il est de 4 % pour les cartes émises avant le 1er août 2019 et de 5 % sur celles émises après cette date.
Or, en ne versant que ce montant, on peut avoir l’impression que l’on n’a pas de problème d’endettement puisque tous nos paiements sont à jour. Une illusion qui peut nous coûter très cher, puisqu’en procédant ainsi, on paye beaucoup d’intérêts et peu de capital. Par conséquent, il sera très difficile de venir à bout de ces soldes.
2. Ne pas dépasser 35 % de sa limite de crédit
Idéalement, on ne devrait pas dépasser 35 % d’utilisation de sa limite de crédit. Au-delà, cela peut être mal vu par les agences de crédit. « Au besoin, demandez une augmentation de votre limite de crédit pour éviter d’excéder ce pourcentage », explique Pierre Fortin, qui ajoute que cette limite devrait représenter au moins le double de ce que l’on dépense durant un mois.
3. Bien comprendre le fonctionnement du délai de grâce
L’un des avantages majeurs des cartes de crédit est le délai de grâce. « La loi exige qu’il y ait un délai de grâce entre la date de l’achat, plus 21 jours à partir de la date du relevé », précise Pierre Fortin. Cela signifie que durant cette période, aucun intérêt ne vous sera facturé sur vos achats. Par exemple, si vous effectuez un achat le 2 septembre et que votre période de facturation est le 30 septembre, les intérêts ne courront qu’après le 21 octobre. « Mais attention, car on ne bénéficie de ce délai que si l’on rembourse le solde complet avant l’échéance. S’il reste un montant impayé, dans ce cas les intérêts s’appliqueront rétroactivement sur tous les achats réalisés durant la période de facturation, et ce même si vous avez versé un certain montant », mentionne Pierre Fortin.
4. Éviter de multiplier les cartes
Actuellement, de nombreuses cartes de crédit proposent des avantages auxquels il peut être difficile de résister : points échangeables en argent ou autres avantages, primes de bienvenue, etc. Pour en profiter au maximum, on peut être tenté d’en obtenir de nouvelles. Mais Pierre Fortin rappelle que ce n’est peut-être pas la meilleure stratégie. « Ces multiples demandes seront mentionnées dans le dossier de crédit. Cela peut envoyer un mauvais signal aux prêteurs et créanciers, leur laissant croire que vous manquez d’argent et que vous êtes à la recherche de crédit », observe-t-il. Selon lui, on devrait se limiter à une ou deux cartes, trois au maximum.
Vous en avez plusieurs et vous souhaitez en éliminer une ? Sachez qu’il ne suffit pas de la « couper » pour s’en débarrasser, il faut aussi contacter l’émetteur pour lui demander de fermer votre compte, sinon elle continuera d’apparaître dans votre dossier. À qualités égales, vous devriez conserver les cartes les plus anciennes : elles ont davantage de poids sur votre dossier, puisqu’elles donnent un meilleur aperçu de votre historique de paiement.
5. Surveiller les impacts sur son dossier de crédit
« Si vous sautez régulièrement des paiements sur vos cartes de crédit ou si vous les effectuez en retard, l’impact sur votre dossier de crédit sera désastreux puisque les créanciers rapportent ces manquements aux agences Equifax et TransUnion, et ce même s’il ne s’agit que de petits montants », prévient Pierre Fortin.
Votre pointage de crédit en sera affecté durablement, ce qui pourrait avoir des conséquences sur plusieurs autres sphères de vos finances (demandes de prêts, coûts des assurances, etc.).
QUELQUES AVANTAGES MOINS CONNUS
- Ce sont les instruments de paiement les plus sûrs contre la fraude et le vol. La loi encadre ces situations pour les cartes de crédit, et le montant maximum dont vous serez responsable le cas échéant ne dépassera pas 50 $. Pour une carte de guichet, la banque pourrait se montrer plus réticente à renflouer les sommes dérobées dans votre compte dans certaines circonstances.
- Vous souhaitez vous faire rembourser un achat, mais vous avez des démêlées avec le commerçant ? Si vous avez payé avec votre carte de crédit, vous pouvez faire jouer la rétrofacturation en demandant à l’émetteur de votre carte d’annuler la transaction.
- De nombreuses cartes de crédit offrent des garanties prolongées sur vos achats, ainsi que des assurances voyage, sans mentionner les points récompenses échangeables contre de l’argent, etc.