Carambolage mortel sur la 440: le camionneur responsable arrêté pour ne pas avoir respecté ses conditions

Toujours en liberté même après son verdict de culpabilité, le camionneur qui avait tué quatre automobilistes dans un carambolage monstre à Laval n’a pas su respecter ses conditions et vient de se faire arrêter.

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Jagmeet Grewal a été reconnu coupable de négligence criminelle en février dernier, pour un drame survenu il y a cinq ans, le 5 août 2019.

Le camionneur était au volant d’un semi-remorque lorsqu’il avait percuté de plein fouet une file de véhicules immobilisés devant lui, pourtant visibles de plusieurs mètres à l’avance. Au procès, on a appris qu’il n’avait jamais freiné, ni avant ni après l’impact.

Quatre personnes avaient péri.

Après le verdict, le ministère public avait averti qu’une lourde peine de détention serait demandée.

Malgré tout, Grewal avait pu retourner auprès des siens dans l’attente des plaidoiries sur la sentence. Parmi les conditions à respecter, il y avait celles d’habiter à la résidence familiale et d’aviser la cour de tout changement d’adresse.

Adresse inconnue

Mais voilà que les autorités ont réalisé que, depuis avril dernier, l’accusé de 58 ans n’habitait plus sa résidence de Dorval.

Elles ignoraient même où il vivait.

Un mandat d’arrestation a ainsi été lancé et les policiers ont procédé à son arrestation lundi.

Il fait face à deux accusations de non-respect de condition.

Détenu, il doit comparaître au palais de justice de Laval mardi.

Ce n’est pas la première fois que Jagmeet Grewal fait fi des règles imposées. Au moment du drame, il n’aurait jamais dû se retrouver derrière le volant d’un semi-remorque, puisqu’il avait déjà été déclaré inapte à vie au métier de camionneur, notamment en raison de troubles psychiatriques.

Malgré ces conclusions, il avait demandé un permis à la Société de l’assurance automobile du Québec, qui lui en avait remis un... par erreur.

Aucune considération

Mais plus encore, le conducteur fautif négligeait de contrôler son diabète et prenait plusieurs médicaments influant sur la conduite, comme des antidouleurs, des relaxants musculaires et des antidépresseurs.

L’accusé lui-même reconnaissait ses importants problèmes de concentration, mais avait omis d’aviser son employeur.

«Son comportement illustre qu’il n’avait absolument aucune considération pour la sécurité des autres et qu’il était prêt à tout pour travailler comme camionneur professionnel, malgré qu’il était psychologiquement et physiquement incapable de le faire», avait déploré la juge Yanick Laramée dans son jugement.

Grewal a depuis porté en appel son verdict de culpabilité. 

Les observations sur la peine doivent avoir lieu cet automne.