Canadien de Montréal: une organisation qui manque d’ambition, estime Ray Lalonde

Louis-Antoine Lemire
L’ancien vice-président marketing du Canadien de Montréal Ray Lalonde admet qu’il est un peu découragé de la médiocrité chez le Tricolore et déplore que les standards plus bas soient acceptés au sein de l’organisation.
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«Les partisans se font un peu imposer une autre attente. L’organisation n’est pas suffisamment ambitieuse des grands objectifs», a-t-il mentionné au micro de Benoît Dutrizac à QUB radio. Questionné à savoir si l’organisation aurait pu ajuster les prix en fonction de la qualité du produit offert sur la surface glacée, l’analyste en sport et business a répondu qu’il était très rare de voir une baisse de prix dans le sport, car l’organisation admettrait en quelque sorte qu’elle n’a pas été assez juste dans l’estimation de la valeur de son produit.
«Le Canadien a agressivement augmenté le prix des billets depuis une dizaine d’années sans en retour offrir la valeur. Dans le sport d’aujourd’hui, pour déplacer des gens, tu dois être en mesure de te regarder dans le miroir et dire que ça vaut 200$ du billet, 39$ pour le stationnement et 14$ pour la bière.»
Selon lui, les gens ont tendance à être moins exigeants sur cet aspect lorsqu'ils ont une équipe gagnante. «Quand une entreprise ne fonctionne pas, tu regardes en haut de la pyramide. Si Geoff Molson accepte que son organisation soit médiocre, c’est son choix. Si les gens veulent payer des billets à ce prix pour un produit ordinaire, c’est leur choix. On peut blâmer tous les morceaux du casse-tête, mais celui qui emballe, c’est le propriétaire du club. Lui a un examen de conscience à faire.»
Un impact dans la société
Ray Lalonde estime que le Canadien est plus qu’une équipe de hockey dans la métropole. «Le hockey a un monopole. Le CF Montréal et les Alouettes ont raté une belle occasion de prendre une plus grande part de marché lorsque les Canadiens n’avançaient pas à une vitesse compétitive et concurrentielle.»
Du même élan, il affirme que l’industrie économique de Montréal a besoin des Canadiens et elle est affectée par les performances. «Il y a des gens qui ont moins d’engouement. Ils ne veulent pas dépenser pour célébrer le Canadien, car nous avons moins de raisons de célébrer.»
Lorsqu'il regarde les choses de façon cartésienne, il a rapporté que le Kraken de Seattle prendra part à la valse printanière à sa deuxième année d’existence. «Ils ont eu deux ans pour bâtir une équipe. Je suis obligé de dire que le Canadien ne réussit pas dans son bulletin saisonnier en termes de participation aux séries. Tu dois mesurer des choses concrètes.»
Cela dit, il estime que le président des opérations hockey, Jeff Gorton, a la capacité de rebâtir cette formation et qu’il y a des choses positives au sein de l’organisation, dont l’entraîneur-chef Martin St-Louis ainsi que plusieurs jeunes joueurs talentueux.