Camionnage: ce patron veut les mêmes règles pour tous à la pompe
Sa compagnie qui emploie plus de 1000 personnes au Québec craint même de devoir augmenter ses prix si rien n’est fait


Francis Halin
Une entreprise de transport d’ici exige l’abolition de la taxe verte au Québec pour être aussi compétitive que ses voisins ontariens à la pompe.
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«On a un manque à gagner de 3% à 8%. Ça me coûte plus cher que mes concurrents en Ontario et ailleurs au Canada», déplore au Journal Éric Gignac, président de Guilbault, à la tête du groupe québécois de plus de 1000 employés, qui existe depuis 96 ans.
«Je vais devoir montrer mes taux de transport, donc les prix des marchandises vont augmenter pour tout le monde», poursuit l’entrepreneur de Boucherville.
D’après lui, la province de Doug Ford a un double avantage: sa taxe sur l’essence a été réduite en 2022 et la taxe carbone a disparu comme par magie le 1er avril dernier.
«Notre voisin immédiat avec lequel nous sommes en forte concurrence a vu deux baisses de prix, alors qu’au Québec c’est zéro baisse», dénonce-t-il.
Abolition du système
À son arrivée au pouvoir, le nouveau premier ministre Mark Carney a mis aux poubelles la taxe fédérale sur le prix à la pompe, mais les Québécois doivent encore payer une taxe verte similaire.
Mardi, Le Journal rapportait que 56% des Québécois voulaient abolir le système de tarification du carbone, qui fait bondir d’environ 10 cents le litre la facture d’essence dans la province, selon un sondage Léger-Le Journal-TVA.

Pour une plus grande transparence, quelque 70% des personnes voudraient également que Québec inscrive clairement sur leur facture la part du prix consacrée à la taxe carbone.

«Encore une fois, le Québec est non compétitif avec le reste du Canada. C’est une perte pour les transporteurs», conclut Marc Cadieux, PDG de l’Association du camionnage du Québec (ACQ).
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