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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

«Ça va être très, très compliqué»: les usagers de la STM sont inquiets face à la grève

Certains pourraient décider de ne pas aller travailler tellement les perturbations affecteront leurs déplacements

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-06-09T04:00:00Z
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Les usagers de la Société de transport de Montréal (STM) anticipent avec angoisse le possible chaos des horaires chamboulés liés à la première grève en vingt ans à perturber le réseau qui débute aujourd'hui.

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«Ça va être très, très compliqué. Je n’arrive pas à gérer tout ça. Je suis en colère», déplore Bossé Donaroma.

Le Montréalais qui travaille en soins à domicile utilise normalement le métro et l’autobus pour se déplacer d’une famille à l’autre. Or, la grève perturbera tellement ses déplacements qu’il songe à manquer des journées de travail et faire une croix sur des centaines de dollars.

L’horaire établi par le tribunal administratif du travail permettant aux employés de soutien de débrayer prévoit seulement du service lors d’heures de pointe, laissant deux trous béants de cinq heures chaque jour de lundi à mercredi.

L'horaire des perturbations causées par la grève a été affiché à l'entrée des stations de métro au cours des derniers jours.
L'horaire des perturbations causées par la grève a été affiché à l'entrée des stations de métro au cours des derniers jours. OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL
«Ça m’inquiète beaucoup»

Les perturbations seront adoucies le 12 juin avant d’être suspendues pour le Grand Prix et de reprendre les 16 et 17 juin.

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Le sentiment d’inconnu était palpable chez les usagers rencontrés par Le Journal ce weekend, puisque le service de la STM n’a jamais été affecté par une grève en deux décennies.

«Ça m’inquiète beaucoup l’encombrement, qu’il y ait beaucoup de personnes en même temps. Je suis asthmatique, je fais de l’anxiété, donc ça va m’affecter», soutient Mounia Souallmia, 44 ans.

Celle qui a vu son employeur au centre-ville s’ajuster à l’horaire de grève appuie tout de même les travailleurs. «C’est leur droit le plus légitime. Je suis pour les personnes qui se lèvent pour leurs droits. Je les soutiens à 100%.»

Le syndicat des employés d'entretien dénonce des reculs dans leurs conditions de travail, dont la création d'horaires atypiques et le déplacement des salariés à travers ses installations.

Actuellement, une trentaine de lignes de bus de la STM offrent un service aux 10 minutes et moins. Toutefois, certaines offrent ce service uniquement pendant la pointe du matin ou du soir.
Actuellement, une trentaine de lignes de bus de la STM offrent un service aux 10 minutes et moins. Toutefois, certaines offrent ce service uniquement pendant la pointe du matin ou du soir. Photo d’ARCHIVES
Compensations réclamées

L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ne prévoit pas de remboursement ou de dédommagements pour ceux qui ont payé leur abonnement mensuel mais qui verront le service être fortement réduit.

De telles mesures existent pourtant en Europe, dont en France. En 2023, par exemple, l’organisme gérant le transport collectif à Paris a offert des compensations aux usagers lors des journées où le service était en deçà de 33% par rapport à la normale.

Un train azur de la Société de Transport de Montréal (STM) à la station Lionel-Groulx, à Montréal, le vendredi 7 juin 2019. JOËL LEMAY/AGENCE QMI
Un train azur de la Société de Transport de Montréal (STM) à la station Lionel-Groulx, à Montréal, le vendredi 7 juin 2019. JOËL LEMAY/AGENCE QMI Joël Lemay / Agence QMI

Bossé Donaroma, qui a payé 100$ pour son abonnement de juin, estime que c'est injuste. 

«En plus, en juillet, ils nous disent qu’on devra payer plus cher. C’est insupportable», déplore-t-il.

L’idée ne fait toutefois pas l’unanimité.

«C’est un transport public, donc si on fait ça, ça va couper du budget pour le service de transport. Ça ne vaut pas la peine de se battre pour ça», estime Jonathan Michaud, 40 ans, croisé alors qu'il attendait l’autobus sur la rue Jean-Talon.

Jonathan Michaud.
Jonathan Michaud. OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL

Taxis «en alerte»

Plusieurs des centaines de milliers d’usagers risquent de se tourner vers les autres options de transport existant, dont le vélo, le taxi, l’autopartage ou encore Uber.

«Nos flottes sont toutes en alerte. L’achalandage risque d’être assez intense, mais nos chauffeurs vont être disponibles», a indiqué Frédéric Prégeant, PDG de l’entreprise de taxi Taxelco.

Bixi a pour sa part annoncé déployer temporairement jusqu’à 25 stations pour bonifier son service durant la grève.

-Avec Zoé Arcand

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