«Ça va être difficile» - Yvan Cournoyer
Agence QMI
Sur le parvis de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, où les funérailles nationales de Guy Lafleur se tenaient mardi, plusieurs anciens joueurs du Canadien de Montréal étaient présents pour souligner l’authenticité et les valeurs humaines du Démon blond.
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Parmi eux, Yvan Cournoyer, Larry Robinson, Serge Savard, Guy Carbonneau, Mario Tremblay et Patrick Roy étaient là. Ces deux derniers étaient d’ailleurs assis l’un à côté de l’autre durant la cérémonie. Une image forte.
«Quand je suis arrivé au premier camp avec le Canadien, j’ai dû me pincer. Dès la première journée, on m’a jumelé avec Steve Shutt et Guy Lafleur, a témoigné Carbonneau, durant la cérémonie. De mémoire, je crois que je n’ai pas touché une fois à la rondelle, de peur de les décevoir. Mais j’étais sur la glace avec mon idole de jeunesse. (...) Il faisait tout en son pouvoir pour que je me sente à ma place. C’était ça, Guy Lafleur.»
«Guy n'était pas juste mon coéquipier, c'était mon ami, a pour sa part indiqué Cournoyer. Ça va être difficile. On se connaissait depuis plus de 40 ans, et chaque fois, on se serrait la main. Il va me manquer à tous les jours ».
Difficile de choisir un seul souvenir
Robinson, lui, a plutôt eu une drôle de façon de saluer la mémoire du disparu, une phrase qui aurait sans doute fait sourire Lafleur.
«Je ne peux pas choisir le plus beau souvenir. C’est un peu comme ouvrir une caisse de bières. C’est difficile de dire laquelle est la meilleure», a-t-il imagé en entrevue avec "Le Journal de Montréal".
Décédé à l’âge de 70 ans le 22 avril des suites du cancer du poumon, l’ancien numéro 10 a marqué les esprits, autant des partisans que des gens qu’il a côtoyés dans sa vie.
«Très difficile pour tout le monde. Comme il disait: "ça passe tellement vite". On a tellement eu de bons moments. À l’instar du Rocket – j’ai vu jouer [Maurice Richard], et j’ai joué quatre ans avec Jean Béliveau. Alors c’est le trio, ce sont les trois plus grands de l’histoire du Canadien. Les trois ont marqué, à leur façon, d’une façon différente, toute une population», a pour sa part noté l’ex-défenseur et directeur général Serge Savard.
Faire face à ses responsabilités
Vincent Damphousse parlait souvent à Lafleur puisqu’ils fréquentaient le même restaurant. Or, c’est une rencontre en 1996, lorsque Damphousse était capitaine, qui l’a marqué.
«J’avais de la difficulté au niveau de la production offensive et l’équipe n’allait pas bien, s'est souvenu l’ancien attaquant. J’avais parlé à Guy lors d’un événement. Je sentais le besoin de dire quelque chose aux joueurs [dans le vestiaire], mais j’avais de la misère à me pousser à le faire. Il m’a encouragé à le faire, et ç’a bien fonctionné. D’entendre Guy Lafleur, ça m’a donné le courage de faire face à mes responsabilités.»
Ce qu’ils ont dit :
«Quelle fierté il a donnée à la nation québécoise!» -François Legault, premier ministre du Québec
«Quand Geoff Molson m’a appelé pour que je dise quelques mots, je lui ai répondu que ce serait un honneur pour moi de parler de Guy Lafleur» -Patrick Roy
«Guy Lafleur, physiquement, il est parti, mais il va vivre à jamais» -Enrico Ciccone
«Guy était un ambassadeur hors pair qui a représenté le Canadien de Montréal parfaitement. (...) C’était un être humain incroyable et un joueur d’équipe pour le bien des communautés qui en avaient besoin» -Geoff Molson
«Des souvenirs de générosité, d’accessibilité. C’était un homme d’un bloc, doté d’une franchise et d’une sincérité absolument extraordinaires» -Michel Lacroix
(Avec la collaboration de Jean-François Chaumont, du Journal de Montréal)