«Ça tue à petit feu»: un trentenaire choisit la vie après avoir vécu «l’enfer» du crystal meth

C’est après avoir vécu l’enfer de la consommation de crystal meth, qui l’a mené à une hospitalisation en psychiatrie, qu’un homme de 32 ans a réussi à se défaire de ce «cercle vicieux» grâce à l’aide de professionnels et d’une thérapie.

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Originaire de Québec, Mathieu (nom fictif) qui souhaite conserver son anonymat, veut aujourd’hui décourager d’éventuels consommateurs de crystal meth.

Le trentenaire, qui œuvre aujourd’hui dans le milieu communautaire à Québec pour aider les toxicomanes, admet que sa consommation quotidienne de crystal meth et de crack, pendant plus d’un an, l’a complètement «déconnecté».

Sa polyconsommation de drogues l’a même mené à un épisode de «convulsions toxiques», raconte-t-il.

«Ça tue à petit feu. À force de ne pas dormir, de ne pas manger, tu fais des psychoses à répétition. Un moment donné j’avais dormi environ six heures en onze jours, c’est dégueulasse. Je voulais en finir, je voulais mourir», confie-t-il.

Selon Mathieu et d’autres intervenants du milieu, la consommation de crystal meth peut engendrer une importante dissociation de la réalité, voire une «déconnexion complète».

«C’est comme si tu étais complètement ailleurs. Il y a des moments où j’étais tellement déconnecté de la réalité que même encore aujourd’hui, je suis incapable de situer les évènements qui me sont arrivés», dit-il.

Sobre

Sobre depuis novembre 2023, Mathieu se désole de voir le nombre de consommateurs de crystal meth explosé à Québec.

«Les gens tombent là-dessus parce que ce n’est pas cher et tu peux faire un long bout avec une petite quantité. Ceux qui sont dans la rue prennent ça parce que ça garde réveillé longtemps. Quand tu es dehors, ça ne te tente pas nécessairement de dormir dans un portique, donc, aussi bien rester réveillé», décrit-il.

Dépendance «rapide»

C’est d’ailleurs la façon de consommer cette drogue, soit actuellement la plus populaire, par inhalation, qui contribue à la rendre si attirante, affirme Jean-Sébastien Fallu, professeur université de Montréal et spécialiste en dépendance.

«C’est très fort. Ça donne des effets hyper puissants, associés à de grands risques de dépendance, et ce, rapidement», explique-t-il.

Sevrage difficile

Qui plus est, le sevrage pour un consommateur de crystal meth, est «très difficile», affirme Mathieu.

Les symptômes sont nombreux : anxiété, bouffées de chaleur, vomissements, maux de tête et essoufflement, pour ne nommer que ceux-là.

Il n’existe en effet aucun antidote à une surdose de stimulants, comme c’est le cas pour les opioïdes. Aucun médicament ne peut non plus remplacer cette substance lors d’une thérapie.

«On peut seulement donner une médication pour gérer les effets secondaires», explique Olivier Godin, infirmier clinicien à la clinique SPOT, qui offre des soins de santé aux personnes désaffiliées et marginalisées à Québec.

Qu’est-ce que le crystal meth

• Le crystal meth est composé de méthamphétamine et est fabriqué en laboratoires clandestins.
• Il s’agit de la déclinaison la plus pure de méthamphétamine, soit l’un des plus puissants psychostimulants, qui est vendu sous forme de cristaux ou de poudre.
• Il est fabriqué à partir d’ingrédients tels que l’éphédrine (substances utilisées dans les médicaments décongestionnants), et d’autres ingrédients toxiques, comme du diluant à peinture ou des insecticides.
• Durée de l’effet lorsqu’inhalé: entre 6 et 12 h

Source: Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH)