«Ça n’arrivera en rien à un résultat juridique», croit Nicole Gibeault
Agence QMI
Les allégations d’inconduites sexuelles à l’encontre de l’humoriste Philippe Bond ne devraient pas conduire à un résultat juridique sous les conditions actuelles, selon la juge à la retraite Nicole Gibeault.
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Elle a notamment rappelé qu’il s’agit d’allégations qui ont été mises en avant dans l’article de «La Presse» jeudi matin et non d’accusations formelles.
«C’est un choix que ces personnes-là font, il faut respecter leur choix, mais ça n’arrivera en rien à un résultat juridique», a-t-elle expliqué au micro de QUB radio.
«C’est sûr qu’il faut prendre le chemin de la dénonciation, la police, le DPCP, etc. Mais malheureusement il y a eu tellement de gens qui ont été déçus, il y a des mouvements comme MeToo qui ont décidé de dire “écoutez, nous, on veut dénoncer ces inconduites, ces allégations, il y en a trop, il n’y a rien qui arrive”. Il y a une frustration au niveau public», a précisé Mme Gibeault.
Pour autant, l’ancienne juge a salué la décision des dénonciatrices en mentionnant qu’elle avait été «très surprise» de la nouvelle, en raison de la réaction de Philippe Bond la semaine passée à des allégations d’un humoriste et de possibles procédures qu’il prévoyait d’entamer à son encontre.
Selon elle, la réaction concernant ce type d’allégations a énormément évolué au cours des dernières années, permettant ainsi aux victimes de témoigner plus facilement.
«Il y a deux mondes depuis 2006 et aujourd’hui. Tout le monde est plus sensible à ces dénonciations-là», a-t-elle mentionné. «Il y a vraiment des drapeaux rouges qui ont été soulevés et dans ces cas-là, je ne pense pas qu’on prend à la légère, peu importe qu’il soit une personnalité publique.»
«Le tribunal judiciaire ne marche pas, c’est pour ça qu’on s’en va dans le tribunal populaire», a souligné la juge à la retraite.