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«Ça n’a pas de sens!»: Ottawa laisse les dirigeants de Postes Canada couper eux-mêmes dans leurs propres frais de gestion, dénonce une ex-leader syndicale

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-09-26T16:10:25Z
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Le gouvernement fédéral doit agir pour réduire les frais de gestions de Postes Canada, plutôt que de laisser la société d’État le faire par elle-même, affirme l’ancienne directrice nationale de la région de Montréal du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, Nancy Beauchamp.

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En entrevue à l’émission de Benoit Dutizac à QUB radio et télé, diffusée simultanément sur les ondes de QUB radio et télé, cette dernière a critiqué l’annonce du ministre Joël Lightbound, qui a a lancé une vaste réforme de la société d’État, jeudi.

«Tu vas demander aux gens qui sont super payés, qui ont de gros bonus, d’eux-mêmes regarder leur rémunération, puis de la réduire? Ça n'a pas de sens. Le gouvernement, il ne peut pas juste être spectateur de la situation, il faut qu'il soit impliqué directement à la table, qu'il mette les parties dans une salle puis qu’ils sortent de là quand c'est réglé», a dénoncé Mme Beauchamp.

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Cette dernière avoue ne pas être surprise par l’annonce du gouvernement fédéral qui, selon elle, a simplement accepté les arguments des dirigeants de Postes Canada.

«Comment ça se fait que depuis 2015, il n'y a rien qui s'est passé? Comment ça se fait que la direction qui est payée plus cher pour prendre des décisions que nous, les employés qui ne faisons qu'exécuter le travail, n'ait rien fait pour stopper l'hémorragie. On parle souvent du Titanic qui s'en va dans le mur, mais la raison pour laquelle le Titanic s'en va dans le mur, c'est que la société n'a pas pris les décisions qu'elle devait prendre au moment où elle devait les prendre. Les employés, on est victimes de cette situation-là», affirme Nancy Beauchamp.

Celle-ci déplore le manque de vision de Postes Canada pour rééquilibrer les finances de la société d’État.

«De 2000 à 2023, il n'y a eu aucune augmentation sur le prix des timbres ou des colis. Donc, Poste Canada n'a pas pris les bonnes décisions. Puis aujourd'hui, qui doit faire les sacrifices? C’est nous les travailleurs. On n'a pas le droit d'être capable de vivre des semaines de notre travail!», clame l’ancienne leader syndicale.

«On regarde plein d'alternatives pour essayer de faire changer les choses parce que quand tu as un produit qui est en déclin, il faut que tu trouves d'autres alternatives. Si tu dis, on va garder juste qu'est-ce qu'on a présentement, puis on va essayer de couper des jobs pour continuer à faire ce travail qui est en déclin, c'est de le mener à sa perte», ajoute-t-elle.

Le syndicat a proposé plusieurs solutions au fil des années, mais celles-ci ont toujours été rejetées par la partie patronale, soutient Mme Beauchamp.

«Ils n'ont aucune vision sur l'avenir de Postes Canada. Ils veulent juste couper», affirme-t-elle.

«Il y a des solutions, mais les solutions, ça ne sera pas en imposant des choses, c'est en s'assoyant ensemble puis en les réglant. Le syndicat est prêt à faire la livraison de la fin de semaine, mais c'est toujours la façon dont ils veulent le faire qui n'a pas de bon sens. Je veux dire: demain matin, est-ce que vous confieriez vos finances à Postes Canada? Moi, non. Puis, je pense que c'est ça le problème entre les deux parties. Il faut que le gouvernement intervienne, s'assoit avec les parties puis ait une solution qui va être viable pour le monde», ajoute l’ex-leader syndicale.

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