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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

«C’est un féminicide»: pas de libération conditionnelle avant 2041 pour le meurtre gratuit d’une employée d’un Maxi

Randy Tshilumba a été reconnu coupable pour la deuxième fois du meurtre au premier degré de Clémence Beaulieu-Patry

Photos d'archives
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2024-07-24T16:28:16Z
2024-07-24T16:43:05Z
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Un meurtrier qui s’en était pris à une jeune employée d’une épicerie Maxi en la poignardant à plus de 20 reprises il y a huit ans ne pourra demander une libération conditionnelle avant 2041.

• À lire aussi: Meurtre gratuit d’une employée du Maxi: l’accusé coupable... encore une fois

«Il y a huit ans, c’était un mot qui n’existait pas. Mais aujourd’hui, en 2024, on peut le dire: c’était un féminicide», a lancé la mère de Clémence Beaulieu-Patry, Nathalie Beaulieu, mercredi matin, au palais de justice de Montréal.

«Ce verdict de meurtre au premier degré nous a démontré pour une deuxième fois que la justice existe dans nos salles d’audience et que les féminicides sont sévèrement punis dans notre société», a-t-elle ajouté.

Photo courtoisie
Photo courtoisie

 Au début du mois, Randy Tshilumba, le meurtrier de sa fille, a été déclaré coupable de meurtre au premier degré pour son crime survenu le 10 avril 2016, une deuxième fois en autant de procès.

«Que notre famille si fièrement féministe vive un crime d’une telle haine envers les femmes nous bouleverse totalement», a souligné dans une lettre la cousine de Clémence Beaulieu-Patry, Maude Beaulieu-Craig.

Préméditation

Selon la preuve de la Couronne, Clémence Beaulieu-Patry et son meurtrier se connaissaient de vue, pour être allés à la même école secondaire.

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Or, Tshilumba aurait développé de l’intérêt pour la jeune femme de 20 ans, qui avait déjà un petit ami. Dans les semaines précédant le drame, il s’était d’ailleurs rendu plusieurs fois sur le lieu de travail de la victime, pour finalement la tuer le soir fatidique.

Randy Tshilumba a été photographié par une caméra de surveillance au moment de prendre la fuite du commerce.
Randy Tshilumba a été photographié par une caméra de surveillance au moment de prendre la fuite du commerce. Photo d’archives

Il lui avait asséné une vingtaine de coups de couteau, alors qu’elle se trouvait dans une allée, avant de prendre la fuite et de se cacher toute la nuit en faisant des recherches pour tenter de s’en sortir.

Une fois arrêté, Tshilumba avait plaidé la non-responsabilité criminelle en raison de sa schizophrénie. Cela n’avait pas fonctionné au premier procès, mais la Cour d’appel avait ordonné de tout recommencer, en raison d’erreurs de procédure.

«Ça n’a pas de sens de revivre ça. Mais on l’a revécu et on est passés au travers. Et on a vu encore plus sa préméditation», a souligné la mère de la victime à sa sortie de la salle d’audience.

Sentence à vie

Le juge Alexandre Bien-Aimé a confirmé mercredi la sentence qui est automatiquement rendue après un tel verdict: Randy Tshilumba écope de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. L’accusé n’a pas souhaité s’adresser à la cour.

Puisqu’il est détenu depuis son arrestation, l’homme de 27 ans pourra s’adresser à la Commission des libérations conditionnelles du Canada en 2041.

«J’ai compris il y a longtemps que je ne serais jamais en sécurité s’il sortait. [...] Je ne veux pas qu’il prenne une autre vie et je sais que je ne pourrais vivre dans un autre monde où il est libre», a mentionné Myriam Ben Saïd, une amie de la victime.

C’est que dans les semaines précédant le meurtre, Tshilumba était aussi venu lui rendre visite au magasin où elle travaillait.

«Il ne pourra pas, pendant cette période de détention, s’en prendre aux autres filles et cela nous apporte une certaine sécurité», a souligné Mme Beaulieu devant une salle d’audience remplie de proches.

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