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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Budget Girard: régime minceur en éducation et moins d’argent l’an prochain pour de nouvelles écoles

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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-03-25T20:12:30Z
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Le budget Girard prévoit un régime minceur en éducation: Québec met la pédale douce à la croissance des dépenses et ralentit le rythme des constructions et des agrandissements d’écoles pour l’année à venir.

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L’augmentation des budgets de l’Éducation sera de 2,2% pour l’année 2025-2026, ce qui est nettement inférieur aux hausses des dernières années.

Le ministre des Finances, Eric Girard, assure toutefois que les sommes annoncées permettront de «protéger les services en éducation».

Québec, qui prévoit que le nombre d’élèves sera stable l’an prochain, estime que cette augmentation permettra de couvrir les coûts liés à l’inflation et aux augmentations salariales, financées grâce à la hausse «exceptionnelle» accordée l’an dernier.

Dans le réseau scolaire, on craint toutefois les impacts de ce régime minceur. «Ça reste préoccupant», laisse tomber la présidente de la Centrale des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville, qui estime que les Québécois devront «s’habituer à des services insuffisants».

Le son de cloche est le même du côté de la Fédération autonome de l’enseignement, qui est «consternée» par ces investissements «insuffisants et insatisfaisants».

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«Le budget qu’on nous a présenté aujourd’hui met en péril le maintien des services actuellement en place», affirme sa présidente, Mélanie Hubert.

De son côté, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) estime plutôt à 4,7% la hausse des budgets nécessaires en éducation pour éviter les compressions.

Constructions et agrandissements d’écoles

Même si une hausse des budgets pour rénover des bâtiments scolaires et ajouter des classes est annoncée sur dix ans, le budget Girard prévoit une diminution des sommes consacrées aux constructions et agrandissements d'écoles l'an prochain: 1,2 milliard $ est prévu, comparé à 1,9 milliard l'année dernière.

Les sommes dépensées pour rénover les écoles ont été plus élevées que prévu l’an dernier et davantage de projets sont maintenant à l’étape de la planification plutôt qu’en réalisation, explique Québec.

Puisque «les investissements consentis aux projets d’ajouts d’espace ne suffisent pas à combler tous les besoins», le budget Girard prévoit 19 millions $ pour l’an prochain afin de financer la location de locaux.

Plus de la moitié des écoles (53%) sont toujours en mauvais état, selon le dernier bilan gouvernemental, ce qui représente toutefois une amélioration comparée à l'année dernière, alors que cette proportion était de 56%.

Lecture et élèves immigrants

Québec injecte par ailleurs des sommes supplémentaires pour améliorer la réussite des élèves: 19 millions $ additionnels serviront en 2025-2026 à améliorer l’intégration des élèves immigrants, alors que près de 11 millions $ permettront d’améliorer les compétences des élèves en lecture.

Un indicateur de réussite pour la lecture au début du primaire sera d’ailleurs mis en place dans toutes les écoles de la province, afin de faire un meilleur suivi des apprentissages, lit-on dans les documents budgétaires.

La Fédération des comités de parents du Québec salue ces deux nouvelles mesures, mais déplore la fin du plan de rattrapage, qui avait permis de financer du tutorat et des services aux élèves en difficulté à la suite de la grève des enseignants de l’an passé.

Enseignement supérieur

Pour l’Enseignement supérieur, la hausse des budgets sera de 2,1% en 2025-2026, ce qui représente une augmentation suffisante pour protéger les services, affirme Québec.

Faux, rétorque le président du Regroupement des cégeps de régions, Sylvain Gaudreault. «Ce ne sera pas suffisant pour couvrir nos besoins», lance-t-il.

Le scénario est le même pour les sommes consacrées à la rénovation et à l’ajout d’espace en enseignement supérieur, ajoute M. Gaudreault, qui souligne que le réseau collégial est celui où les édifices sont les plus mal en point.

La Fédération étudiante collégiale estime aussi que les sommes investies pour rénover les cégeps ne seront pas suffisantes pour donner le coup de barre espéré.

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