Guerre en Ukraine: BRP songe à quitter la Russie
Bombardier préfère attendre, mais la pression est forte sur les compagnies d’ici

Olivier Bourque
Alors que des géants comme Apple ou Ford ont annoncé leur sortie de la Russie, la pression est de plus en plus forte sur les entreprises québécoises qui font affaire là-bas. La multinationale québécoise BRP évalue la situation « très sérieusement » et pourrait même, elle aussi, sortir du pays du dictateur Vladimir Poutine.
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BRP est d’ailleurs l’une des sociétés québécoises les plus présentes en Russie, un marché qui représente 5 % de ses ventes. Le fabricant a une quarantaine d’employés là-bas et travaille avec une centaine de concessionnaires.
« Oui, on est en train d’évaluer la situation. Pour l’instant, c’est en évolution très rapide, les choses ont changé beaucoup depuis une semaine », a souligné Biliana Necheva, porte-parole de l’entreprise lors d’une entrevue avec Le Journal.
« On veut s’assurer qu’on puisse continuer à bien soutenir nos employés dans cette région, nos concessionnaires et nos clients », a-t-elle poursuivi.
Avec ses grandes étendues, la Russie est un marché de plus de 25 ans pour BRP qui y vend ses produits phares comme les motoneiges Ski-Doo et Lynx, les motomarines Sea-Doo et les véhicules hors route Can-Am.
Restrictions respectées
Lors des dernières heures, plusieurs entreprises iconiques ont coupé leurs liens avec la Russie comme Apple, Ford, Visa, GM, Twitter, Alphabet, Nike, Disney, Netflix, Sony, Canada Goose, Shell ou Exxon.
Des géants de l’aéronautique comme Boeing et Airbus ont aussi annoncé la suspension de leur soutien opérationnel aux compagnies aériennes russes.

Malgré tout, l’avionneur québécois Bombardier va continuer, pour l’instant, de vendre des avions en Russie tout en respectant un protocole très strict.
« Nous ne poursuivrons aucune transaction avec des personnes qui sont sanctionnées et qui ne correspondent pas à notre protocole interne », a souligné le porte-parole Mark Masluch.
L’avionneur dit respecter toutes les restrictions imposées, ce qui complexifie ses opérations notamment de maintenance.
« On doit regarder toutes les sanctions. Il y a toute une panoplie de facteurs qu’on doit considérer avant qu’on puisse envoyer une pièce ou même un conseil technique à qui que ce soit », a expliqué M. Masluch.
Oligarques acquéreurs
Lors des derniers jours, le nom de Bombardier a été associé aux oligarques russes, ces hommes d’affaires proches de Vladimir Poutine. Selon un décompte du Journal, au moins neuf d’entre eux possèdent un jet fabriqué par Bombardier.
Il a été impossible de savoir si Bombardier effectue toujours la maintenance ou l’entretien des avions des oligarques russes. « Nous nous devons de respecter nos clauses de confidentialité dans les contrats avec nos clients », a expliqué M. Masluch.
BRP en Russie
- 5 % de ses ventes totales
- 40 employés
- Une centaine de concessionnaires vendent les produits