Ils veulent juste du courant: des constructions neuves tardent à être branchées à l'électricité
La forte hausse du nombre de mises en chantier donne des maux de tête à Hydro

Laurent Lavoie
Un nombre inhabituel de Québécois angoissent pendant des mois avant d’être branchés sur le réseau d’Hydro-Québec, qui est dépassée par une augmentation fulgurante des demandes depuis quelques années.
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Depuis 2019, la société d’État a vu augmenter de 21 % les demandes de travaux d’ingénierie, qui incluent tant la plantation de poteaux que le prolongement du réseau électrique.
Rien que cette année, Hydro-Québec a reçu 26 000 requêtes en ce sens en date du 31 juillet. Quelque 10 000 d’entre elles sont en ce moment traitées.
Inhabituel
«Je ne pourrais pas vous dire si c’est du jamais-vu, mais on est clairement au-delà de la normale, reconnaît le conseiller en communication de la société d’État, Cendrix Bouchard. C’est inhabituel, absolument.»
Ainsi, le temps d’attente s’élève en moyenne de 9 à 12 mois pour que de tels travaux soient effectués.
Tout cela serait principalement dû à l’explosion du nombre de mises en chantier à l’échelle du territoire québécois, notamment dans le secteur résidentiel.
Bébé en chemin

Pendant ce temps, le stress fait partie du quotidien de plusieurs Québécois comme Mégane Miller et son conjoint Simon Charette, qui accueilleront leur premier enfant d’ici quelques semaines.
La construction de leur nouvelle maison à Saint-Calixte vient d’être complétée, mais leur branchement, lui, doit arriver pour... décembre.
Et pendant qu’ils réalisent des travaux sur la propriété, l’usage d’une génératrice leur coûterait présentement 100 $ par jour.
«Ne pas avoir d’électricité, avec un nouveau-né, ça ne marchera pas, lâche Mégane Miller, 22 ans. Je trouve ça très difficile, on fait du mieux qu’on peut.
«C’est très décourageant, j’en parle régulièrement avec mon médecin», ajoute la jeune femme.
400 000 $ plus tard

De son côté, Gabriel Dupuis fait sa demande de branchement pour son nouveau chalet de Saint-Côme en octobre 2021.
Durant les rénovations qu’il a faites à l’hiver, M. Dupuis a dû se brancher chez son voisin pour alimenter ses outils, par exemple.
«J’ai déboursé 400 000 $ pour en profiter, déplore l’homme de 27 ans. C’est beaucoup de vieux chalets [autour du lac], tout le monde est branché. La ligne électrique passe déjà là.»
Pour l’heure, seul un poteau a été planté par une équipe de la société d’État, en juin dernier.
Manque de capacité
«Tous nos employés travaillent d’arrache-pied. Ce n’est pas un manque de volonté, c’est vraiment un manque de capacité d’être capable d’agir plus rapidement, assure Cendrix Bouchard. La cadence est accélérée, on travaille le plus rapidement possible.»
Des événements hors du contrôle d’Hydro-Québec vont faire en sorte que des secteurs sont priorisés, ajoute-t-il.
C’est le cas de la région des Laurentides, où la demande est particulièrement forte, car elle a été sévèrement touchée par des événements climatiques récemment.
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