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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Boris Johnson «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques en Ukraine

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AFP

2022-06-10T12:33:50Z
2022-06-10T21:19:13Z
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Le premier ministre britannique Boris Johnson est «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques par des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, a indiqué vendredi Downing Street, disant travailler avec Kyïv à leur libération. 

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Les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner ainsi que le Marocain Brahim Saadoun, faits prisonniers en Ukraine où ils combattaient pour Kyïv, ont été condamnés à mort jeudi par suite d'une accusation de mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk.

«Le premier ministre est consterné par la condamnation de ces hommes», a déclaré son porte-parole à la presse, insistant sur le fait que Londres «soutient l’Ukraine dans ses efforts pour les libérer».

«Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», et non des mercenaires, a-t-il ajouté, rejetant l’accusation de mercenariat.

La cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss – qui avait qualifié jeudi le verdict de «simulacre de jugement sans légitimité» –, s’est entretenue vendredi matin avec son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba.

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Elle a dit sur Twitter avoir discuté avec lui «des efforts pour sécuriser la libération des prisonniers de guerre retenus par les prorusses. Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève».

Berlin a également jugé «choquante» vendredi la condamnation à mort de ces combattants étrangers, tandis que Paris s’est déclarée «extrêmement préoccupée».

«Ces personnes doivent être traitées dans le respect du droit international humanitaire», a affirmé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères de la France, appelant «la Russie et ses supplétifs en Ukraine à respecter leurs obligations à cet égard».

«Prix» d’un échange

La famille d’Aiden Aslin avait expliqué fin avril que ce dernier avait déménagé en 2018 en Ukraine, où il avait rencontré sa compagne et s’était installé à Mykolaïv (sud). Il avait décidé de se joindre aux marines ukrainiens et avait servi dans cette unité pendant près de quatre ans.

De son côté, la famille de Shaun Pinner avait indiqué que celui-ci n’était «ni un volontaire ni un mercenaire, mais [qu'il servait] officiellement dans l’armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne». Il s’était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et avait épousé une Ukrainienne.

Interrogé par la BBC sur la manière envisagée pour les libérer, l’ambassadeur d’Ukraine à Londres, Vadym Prystaïko, a précisé que «ce sera un échange» et que «la question, c’est quel sera le prix, parce que les Russes parlent d’un échange avec des députés ukrainiens» ayant travaillé au profit de la Russie.

Il a rappelé que ces combattants britanniques avaient «des contrats avec les forces armées [ukrainiennes], ils vivaient en Ukraine avant».

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«Ce sont des prisonniers de guerre et ils devraient être traités comme tels, de la même manière que nous traitons les Russes en captivité», a-t-il plaidé.

Le député et ancien ministre conservateur Robert Jenrick, qui représente la circonscription de M. Aslin, a appelé le ministère britannique des Affaires étrangères à convoquer l’ambassadeur russe au Royaume-Uni. Il a affirmé avoir reçu des garanties des autorités ukrainiennes que MM. Aslin et Pinner seraient libérés en priorité dans l’optique d’un échange de prisonniers entre Kyïv et Moscou.

Vendredi, l’ONU a exprimé son «inquiétude» après les condamnations à mort des trois combattants étrangers.

«Selon le commandant en chef de l’Ukraine, tous ces hommes faisaient partie des forces armées ukrainiennes. Si c’est le cas, ils ne devraient pas être considérés comme des mercenaires», a indiqué une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Ravina Shamdasani.

Quatre militaires volontaires étrangers, dont un Français, ont été tués en combattant l’invasion russe en Ukraine, a annoncé la Lidu, organisme officiel des combattants volontaires étrangers.

La Russie a pour sa part affirmé cette semaine avoir tué «des centaines» de combattants étrangers en Ukraine depuis le début de son offensive le 24 février, parvenant selon elle à endiguer le flux de nouveaux arrivants.

 

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