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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Bombardement d’un bateau de narcotrafiquants vénézuéliens: que vise Donald Trump?

AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-09-05T13:28:12Z
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Le bombardement d’un bateau de narcotrafiquants en provenance du Vénézuéla par l’armée américaine prouve que Donald Trump utilise maintenant les forces militaires contre les cartels que son gouvernement considère comme des organisations terroristes. On se pose la question: quel est l’objectif du président américain, au juste?

• À lire aussi: Ce qu’on sait de l’alliance antiaméricaine menée par la Chine et la Russie

Donald Trump a annoncé mardi qu’un avion militaire américain avait frappé un bateau transportant de la drogue dans les eaux internationales des Caraïbes, tuant 11 «narcoterroristes» appartenant au groupe criminel vénézuélien Tren de Aragua, désigné «organisation terroriste» par Washington.

Le lendemain, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a précisé que son gouvernement voulait envoyer un message «très clair» aux cartels établis en Amérique latine.

«Vous voulez vous lancer dans le trafic de drogue? Les temps ont changé. Nous sommes dans une nouvelle ère. Ces 11 trafiquants de drogue ne sont plus parmi nous, ce qui envoie un message très clair: les États-Unis ne vont pas tolérer ce type d'activité», a-t-il déclaré sur Fox News.

L’opération illustre l’ambition grandissante du président de recourir à la force militaire, plutôt qu’aux forces de l’ordre, pour freiner le trafic de fentanyl et d'autres drogues illégales aux États-Unis.

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En plus des cartels mexicains, l’administration Trump cible désormais les cartels vénézuéliens et salvadoriens.

Relier les migrants à la criminalité

Accusant le président vénézuélien, Nicolas Maduro, d’être à la tête du «Cartel des Soleils», un réseau de trafic de drogue visant le territoire américain, Washington a déployé huit navires de guerre et un sous-marin militaire au large du Vénézuéla.

Une des navires américains déployés au large du Vénézuéla.
Une des navires américains déployés au large du Vénézuéla. AFP

Cette initiative pourrait avoir un double objectif pour Donald Trump, qui a récemment déployé des soldats de la Garde nationale dans plusieurs grandes villes démocrates afin d'associer la criminalité à l'immigration.

«On nous dit que le Vénézuéla, c’est les narcotrafiquants, c’est une menace pour la sécurité nationale. En même temps, on sait que beaucoup de migrants viennent du Vénézuéla. Donc, il y a toujours cette spirale-là qui tourne, finalement, où on combine la menace intérieure avec la menace extérieure», explique le directeur adjoint de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM, Christophe Cloutier-Roy.

Vers des changements de régime en Amérique latine?

La semaine dernière, Nicolas Maduro a nié être impliqué dans des opérations de trafic de drogue. Il a avancé que la menace américaine pourrait, en réalité, être le début d’une tentative de «changement de régime» à Caracas.

Le dirigeant de gauche de la Colombie, Gustavo Petro, et le président du Nicaragua, Daniel Ortega, ont également dénoncé ce qu’ils considèrent être de l’intimidation de la part des États-Unis. Les chefs d’État ont souligné que les raisons évoquées pour justifier l’escalade des derniers jours serviraient de prétexte pour renverser les gouvernements qui «n’obéissent pas» aux Américains.

Interrogé mercredi à savoir si les États-Unis cherchaient à provoquer un changement de régime au Vénézuéla, Pete Hegseth a répondu que cette décision «relève du président» et que «toutes les ressources de l’armée américaines» sont à sa disposition si c’est ce qu’il veut.

− Avec les informations de l’AFP

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