Blanchet n’est pas impressionné par l’arrivée de Poilievre

Raphaël Pirro
Yves-François Blanchet n’est pas impressionné outre mesure par l’idée d’avoir comme nouvel opposant à la Chambre des communes Pierre Poilievre, avec qui il dit «bien s’entendre».
• À lire aussi: Trudeau et Poilievre croisent le fer sur l’inflation
• À lire aussi: La femme québécoise de Poilievre, la carte cachée du PCC pour ravir le Québec
«Il est drôle, il a de l’esprit. Ça m’a l’air d’un gars sympathique, nos contacts sont plutôt comme ça. J’ai échangé par texto avec lui après l’élection, et c’est fort sympathique», a déclaré le chef du Bloc Québécois en conférence de presse à Oka, mercredi.
«À moins qu’il ait menacé de me casser une jambe, de me péter la yeule, je n’ai pas plus peur de lui que de qui que ce soit d’autre, et même que, je salue l’arrivée de Pierre», a-t-il répondu lorsqu’un journaliste lui a demandé si le coloré personnage lui faisait peur.
M. Blanchet se réjouit du «français parfait» de M. Poilievre, parce que contrairement aux chefs conservateurs qui l’ont précédé, «s’il dit des affaires différentes dans une langue et dans l’autre, ça va être en toute connaissance de cause».
- Ne ratez pas l'émission de Mario Dumont, diffusée chaque jour en direct ou en balado, dès 15h30 sur QUB radio :
Le chef bloquiste a raillé son nouvel adversaire pour ses «petits fantasmes sur la cryptomonnaie» et les «petits colleux» qu’il a donné «en pleine pandémie [aux] camionneurs pas vaccinés, pas de masque».
Des flèches à Justin Trudeau
Rassemblé avec les membres de son caucus et avec la rentrée parlementaire à l’horizon, Yves-François Blanchet a décoché ses premières flèches au gouvernement Trudeau.
Il a notamment critiqué le libéral Pablo Rodriguez, qui a «déchiré une autre chemise» lundi en réaction aux propos de François Legault comme quoi l’immigration non francophone représentait une menace à la «cohésion nationale».
«Si en pleine campagne électorale le gouvernement fédéral peut affronter sans vergogne l’actuel gouvernement du Québec [...], c’est que le gouvernement fédéral sait que l’Assemblée nationale n’aura aucun levier s’il n’y a pas un fort contingent de députés indépendantistes [à Ottawa]», a-t-il dit.
D’autre part, M. Blanchet a critiqué la gestion du dossier des passeports et des aéroports par Ottawa.
«Ça doit être gênant pour le premier ministre d’être allé se faire bronzer au Costa Rica pendant que les citoyens canadiens et québécois avaient toute la misère du monde à circuler, notamment à cause de règles que bien peu de choses justifient encore, et surtout, un gouvernement qui, on le sait, a des gros problèmes de vision, n’est même pas capable de faire de la gestion quotidienne.»
«Je ne lui confierais pas un dépanneur», a-t-il ironisé.