Blanchet maintient qu’il n’appuiera jamais un projet de pipeline en sol québécois
«Il n’y a pas de retombée le moindrement significative pour le Québec dans ce projet-là», a-t-il dit.

Raphaël Pirro
Alors que le vent tourne à Québec et à Ottawa sur la construction de nouveaux pipelines ouest-est au Canada, Yves-François Blanchet maintient qu’il est «crucial» pour le Québec de dire «non» à ces projets, au nom de l’environnement.
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«Il n’y a pas plus de chances que j’appuie Énergie Est qu’il y a de chances que je veuille que l’on signe la constitution canadienne», a illustré le chef du Bloc Québécois en conférence de presse dans la région de Québec, lundi.
Il affirme que les changements climatiques seront plus couteux pour les familles que les potentielles retombées d’un tel projet – qui, au Québec, seraient nulles, selon lui.
«Il n’y a pas de retombée le moindrement significative pour le Québec dans ce projet-là. Il y a un impact écologique quantifiable et mesurable», a-t-il dit.
Aux côtés de M. Blanchet se trouvait son nouveau candidat pour la circonscription de Repentigny, Patrick Bonin, l’ancien responsable de la campagne climatique pour Greenpeace Canada.
«Si la souveraineté est bonne pour le Canada, elle est certainement bonne pour le Québec, et en matière environnementale, il est crucial maintenant comme toujours et compte tenu des impacts environnementaux, des impacts économiques négatifs et de l’impact majeur sur le budget des familles et des ménages du Québec, que le Québec dise de nouveau un «non» irrévocable à un projet qui pour l’instant est extrêmement théorique», a dit M. Blanchet.
Les projets Énergie Est et GNL Québec sont tombés à l’eau en 2017 et en 2021, respectivement. À l’époque, les gouvernements contre acceptabilité sociale
Or, la guerre commerciale enclenchée par les États-Unis de Donald Trump semble changer la donne.
Le Parti libéral de Mark Carney promet aujourd’hui la construction d’un «corridor énergétique» qui pourrait inclure de nouvelles infrastructures de taille comme des oléoducs et des gazoducs.
Cela représente un changement de cap idéologique par rapport aux années sous le gouvernement de Justin Trudeau, bien que ce dernier ait racheté le projet de pipeline Trans Mountain à fort prix en 2019 pour assurer son expansion.
Puis, vendredi dernier, le premier ministre François Legault a dit avoir une «ouverture» aux nouveaux pipelines, à condition que «l’acceptabilité sociale» des Québécois soit au rendez-vous.
Les Québécois aussi ont changé d’idée : un sondage «SOM-La Presse» publié à la mi-février montre que les projets GNL Québec et Énergie Est sont appuyés par environ 60 % d’entre eux.
De son côté, le chef du NPD Jagmeet Singh milite plutôt pour un réseau d’énergie propre, soit des infrastructures d’électricité pancanadiennes alimentées par des énergies renouvelables. Il n’a toutefois pas entièrement fermé la porte aux pipelines.
Pierre Poilievre propose pour sa part se préapprouver les permis pour les pipelines et affirme que l’acceptabilité sociale est déjà au rendez-vous, au Québec comme ailleurs.