Traitée d'«incompétente»: Marguerite Blais blessée par les attaques de l’opposition

Geneviève Lajoie
Traitée d'«incompétente» par les libéraux, la ministre Marguerite Blais se sent blessée par les quolibets et les attaques acerbes dont elle fait l’objet au sujet de sa responsabilité dans la tragédie du CHSLD Herron.
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«Je crois que les députés devraient être un peu plus civilisés en Chambre. Il y a des mots qui nous touchent, on est des êtres humains. Se faire traiter de toutes sortes de choses... et pas seulement par les députés... Quand vous lisez les journaux, j’ai reçu beaucoup de quolibets, je suis un être humain et c’est blessant», a laissé tomber jeudi la ministre responsable des Aînés, très émue, au sortir d’une période de questions particulièrement houleuse à l’Assemblée nationale.
Talonnée par les partis d’opposition, Marguerite Blais a défendu ses décisions entourant le drame au CHSLD Herron, où, au plus fort de la première vague de la pandémie, de nombreuses personnes âgées vulnérables ont perdu la vie dans des conditions exécrables. Plus tôt cette semaine, le Parti libéral a même réclamé sa démission.
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Selon elle, les partis d’opposition cherchent un coupable à tout prix. «On est des êtres humains et on travaille tous pour améliorer les conditions de vie de nos citoyens et de nos citoyennes. Sincèrement, je vais avoir 72 ans, si je pensais sincèrement que j’étais dans le tort, est-ce que je me ferais bombarder comme ça?»
Durant la joute parlementaire, les libéraux ont accusé la ministre de n'avoir rien fait dans les jours qui ont suivi la réception de courriels d’urgence au sujet de la situation au CHSLD Herron.
«La responsabilité de la ministre, c'était à la fois d'informer la cellule de crise, c'était de prendre action et, également, c'était surtout de vérifier ce qui allait se passer. Qu'est-ce que la ministre a fait, le 30, le 31 mars, le 1er avril, dans cette cellule de crise? Qu'est-ce qu'elle a fait? Comment peut-elle avoir été à ce point incompétente?» a même lancé son ancien collègue libéral Pierre Arcand.
Marguerite Blais se demande si c’est la campagne électorale de l’automne qui fait monter le ton au Parlement. Elle rappelle qu’elle a été ministre dans le précédent gouvernement libéral pendant plusieurs années. «J’ai travaillé avec ces personnes-là, pourquoi ils m’ont gardé pendant toutes ces années si j’étais si incompétente?»
«Ça me fait mal!»
Le premier ministre n’est pas, lui non plus, insensible aux reproches des partis d’opposition, qu’elles soient dirigées vers ses ministres ou vers lui-même. François Legault assure qu’il n’a pas l’intention de se «laver les mains» de cette tragédie et qu’il prend sa part de responsabilités.
«Moi, ça me fait mal d’entendre ça!» Selon lui, ce genre d’attaques ne contribuera pas à attirer des gens en politique.
Il souligne que le manque d’employés était criant avant même la pandémie. «On a essayé de faire le mieux qu’on pouvait face à une crise qui était énorme. Il n’y avait pas juste un problème dans un CHSLD privé», a-t-il insisté, en marge d’une annonce à Sainte-Claire dans la région de Chaudières-Appalaches.