Biden réussira-t-il à finir son premier mandat?


Luc Laliberté
Il y a deux semaines, j’écrivais que Joe Biden ne devrait pas solliciter un second mandat. Au rythme où vont les choses, ce ne sera pas le cas et on en vient presque à se demander s’il pourra terminer le premier!
J’exagère un brin, mais, depuis quelques jours, le président démocrate essuie un feu nourri de critiques émanant de son propre camp. Pendant que des républicains se réjouissent des récentes décisions de la Cour suprême ou qu’on en prend la pleine mesure, Biden semble ployer sous le fardeau.
Un navire sans gouvernail
Que reproche-t-on à Biden chez des démocrates grandement préoccupés par les élections de novembre prochain? «Tout» serait une réponse assez juste, mais, essentiellement, on considère que la présente administration est dépassée par les événements.
Alors que le vétéran démocrate promettait que sa propre expérience et celle de son équipe permettraient de bouger vite et bien, on se demande maintenant si le président a l’énergie et l’envie de mener des batailles sur de multiples fronts.
Les armes, l’avortement, l’inflation ou la pénurie de lait maternisé constituent des dossiers qui exigent des décisions rapides et fortes. Ce n’est pas le cas. Pire peut-être, on raconte que du personnel de la Maison-Blanche et des alliés du président au Congrès attendent l’ébauche d’une stratégie. Pendant ce temps, Biden est aux abonnés absents.
Nouvelle crise politique
S’il peine lorsqu’il est à Washington, Joe Biden brille sur la scène internationale. Ses efforts retiennent l’attention et on ne souligne probablement pas suffisamment ses réussites. Même ici, cependant, une nouvelle crise se dessine.
Détenue en Russie depuis février, la vedette du basketball féminin Brittney Griner a récemment fait parvenir une lettre à Joe Biden. Rappelant qu’elle a voté pour lui et qu’elle a encore confiance, Griner y fait part de ses craintes, alors que son procès s’ouvre bientôt.

Le message de Griner met en lumière l’apparente inaction du président dans ce dossier. La conjointe de la basketteuse confiait récemment aux médias n’avoir aucune nouvelle du président, même si elle a d’abord accepté d’être discrète en raison de la guerre en Ukraine et des tensions entre la Russie et les États-Unis.
On comprend bien la complexité de la situation et des négociations, mais, dans ce dossier également, la Maison-Blanche semble avoir perdu l’initiative. Après quatre mois d’emprisonnement de la vedette américaine, la grogne populaire s’intensifie.
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Pour ajouter au fardeau de Biden, l’entraîneuse de l’équipe de Griner s’est ouvertement demandé si la situation serait différente s’il s’agissait de LeBron James. Griner est une femme noire et lesbienne. On exagère? On peut le penser, mais, en politique, tout est affaire de perception.
J’écrivais le 15 juin qu’on a parfois l’impression que tout va trop vite pour le président, qu’il n’inspire plus confiance à ses troupiers. Le dossier Griner vient se poser sur le dessus d’une pile déjà bien haute. Trop haute...