Besoins en électricité: François Legault mise sur l’éolien


Patrick Bellerose
ÉDIMBOURG | Le Québec n’a pas de grands projets de barrages hydroélectriques dans les cartons, mais compte plutôt sur l’énergie éolienne pour combler ses futurs besoins en électricité, affirme le premier ministre François Legault.
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«Il y a une alternative qui est apparue dans la dernière année et demie, c’est l’éolien. Le coût de l’éolien a beaucoup baissé. On avait un coup qui était plus élevé que celui des barrages, donc de l’hydroélectricité. Maintenant, on est passés à un coût qui est inférieur à celui des barrages», a expliqué le premier ministre en entrevue avec notre Bureau parlementaire, à son arrivée en Écosse pour la COP26.
Le Journal rapportait, mardi, que les surplus d’Hydro-Québec sont moins importants que prévu. La société d’État devra aller chercher au moins 4 térawatts heures de plus et lancera plusieurs appels d’offres pour bonifier son approvisionnement.
François Legault explique que les barrages hydroélectriques permettront toujours d’offrir de la puissance durant les heures de pointe. «Mais c’est une belle énergie d’appoint à prix très compétitif, l’éolien», dit-il.
«Ça fait partie de notre plan, d’attirer des entreprises qui veulent avoir une empreinte carbone faible», souligne-t-il.
Le premier ministre précise d’ailleurs que «si les deux contrats se concrétisent, au Massachusetts et à New York, on a encore une petite marge, au Québec». Hydro-Québec cherche donc à développer «d’autres surplus pour attirer d’autres entreprises».
François Legault n’exclut pas non plus l’énergie solaire. «Pour l’instant, le coût n’est pas compétitif, mais ça va évoluer au cours des prochaines années», précise-t-il.
Terre-Neuve
Sans ouvrir son jeu, François Legault rappelle aussi que des discussions sont en cours avec Terre-Neuve-et-Labrador. En janvier 2020, le premier ministre terre-neuvien de l’époque et lui avaient discuté de projets pour transporter de l’hydro-électricité produite dans la province voisine vers les provinces et États de l’est de l’Amérique du Nord.
Terre-Neuve doit développer deux importants barrages hydroélectriques: Muskrat Falls et Gull Island, au Labrador.
Une rencontre est d’ailleurs prévue cette semaine entre François Legault et l’actuel premier ministre de Terre-Neuve, Andrew Furey, en marge de la COP26.
Plus urgent que jamais
Alors qu’il dénonçait la fin de l’exploration pétrolière sur Anticosti en 2016, le premier ministre Legault a causé la surprise, il y a deux semaines, en annonçant la fin de l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au Québec.
«Je pense que l’urgence est plus grande que jamais, dit-il aujourd’hui pour expliquer la volte-face. On a vu les objectifs que les États se sont donnés dans les différentes COP, il y a tout un coup de barre à donner.»
Devant ce «défi énorme», le Québec peut devenir un acteur-clé grâce à son hydroélectricité, l’hydrogène «vert» et la filière que Québec souhaite créer pour fabriquer des batteries électriques.
«On est bien positionné pour aider les États voisins et attirer des entreprises. L’hydrogène, je pense qu’il y a un potentiel extraordinaire pour répondre à plusieurs besoins », a déclaré M. Legault, en soulignant que plusieurs rencontres sont à son agenda cette semaine avec des entreprises intéressées par cette nouvelle énergie.