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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Bâtiments à l’abandon à Montréal: moins de 200 000$ d’amendes en un an et demi

La Ville de Montréal a adopté en 2023 un nouveau règlement qui devait lui permettre de sévir davantage

Selon le directeur de Montréal Centre-Ville, Glenn Castanheira, il ne faut pas négliger l'impact des bâtiments abandonnés sur la vitalité commerciale à Montréal.

BEN PELOSSE / LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Selon le directeur de Montréal Centre-Ville, Glenn Castanheira, il ne faut pas négliger l'impact des bâtiments abandonnés sur la vitalité commerciale à Montréal. BEN PELOSSE / LE JOURNAL DE MONTRÉAL Ben Pelosse / JdeM
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Photo portrait de Anouk Lebel

Anouk Lebel

2025-06-26T04:00:00Z
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La Ville de Montréal a donné seulement 63 amendes totalisant moins de 200 000$ un an et demi après l’adoption d’un nouveau règlement qui devait forcer les propriétaires de 800 bâtiments vacants dans la métropole à les entretenir.

• À lire aussi: [PHOTOS] Six bâtiments abandonnés depuis des années à Montréal

«Un immeuble à l’abandon, ça fait comme un œil au beurre noir non seulement sur l’artère, mais aussi dans le voisinage au complet», déplore Mike Parente, directeur général de la Société de développement commercial de la Plaza Saint-Hubert.

Il en sait quelque chose, car un édifice commercial dépérit depuis au moins 2017 sur la Plaza, malgré les multiples interventions de la SDC et deux avis de la Ville.

Un édifice dépérit depuis des années sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal.
Un édifice dépérit depuis des années sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal. Photo Anouk Lebel

Il y a présentement 800 bâtiments vacants à Montréal, estime la Ville.

En octobre 2023, l’administration Plante a adopté un nouveau règlement pour empêcher leur dégradation. Les propriétaires sont désormais tenus de les chauffer et de conserver toutes leurs structures en bon état.

Les récalcitrants s’exposent à des amendes salées, allant jusqu’à 20 000$ pour un individu, à 40 000$ pour une personne morale et à 250 000$ dans le cas d’un bâtiment patrimonial.

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Loin du but

En un an et demi, la Ville a donné 63 constats totalisant 192 600$. C’est une moyenne de 3000$ par amende.

«Je trouve ça très peu pour le nombre de bâtiments abandonnés», laisse tomber M. Parente.

«Ça fait quoi quelques milliers de dollars par amende? Ça ne fait peur à personne. On est encore loin du but», renchérit le directeur de Montréal Centre-Ville, Glenn Castanheira.

Il se désole de voir des bâtiments dépérir, voire menacer de s’effondrer, en plein centre-ville, sans compter les nombreux commerces placardés sur le boulevard Saint-Laurent.

Ben Pelosse / JdeM
Ben Pelosse / JdeM

L’administration Plante devait forcer les propriétaires à inscrire leurs bâtiments vacants dans un registre.

Mais le formulaire pour qu’ils puissent le faire n’est toujours pas prêt.

«Il faudrait que ce soit priorisé», martèle Mme Baillargeon, directrice des politiques à Héritage Montréal.

«Il n’y a pas de registre. Chaque arrondissement a sa méthode de collecte et ce n’est pas tous les arrondissements qui ont un inventaire de la vacance», souligne-t-elle.

«La mise en application ne fonctionne juste pas», analyse Francis Tanguay Durocher, architecte au sein de la firme STGM, qui accompagne les propriétaires pour requalifier les bâtiments vacants.

Selon lui, la Ville devrait aller encore plus loin pour éviter que les bâtiments ne dépérissent, en imposant une taxe sur la vacance, comme le font Toronto et Vancouver.

À Vancouver, le nombre de bâtiments vacants a diminué de plus des deux tiers depuis l’imposition de la taxe, en 2017.

Gradation

Pour l’administration Plante, l’objectif de la nouvelle réglementation est surtout que les propriétaires se conforment et que les travaux se fassent.

«On ne donne pas de grosses amendes tout de suite, à moins que ce soit épouvantable et dangereux», souligne Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Le formulaire pour s'enregistrer sera prêt «d'ici la fin du mois», a indiqué Catherine Cadotte l'attachée de presse du Cabinet de l'administration Plante.

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