Baisse de 10 cents de l’essence en 24 heures
Cette manne ne durera pas en raison du conflit qui sévit en Ukraine


Jérémy Bernier
Le prix du litre d’essence a baissé de façon significative pour la première fois depuis le début décembre, mais cette manne ne sera que de courte durée.
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Vendredi matin, de nombreuses stations-service affichaient 1,849 $ le litre d’essence ordinaire à Québec, alors qu’il se vendait à 1,959 $/L la veille.
Idem à Montréal, où des automobilistes ont pu faire un plein d’essence pour moins de 1,860 $/L, soit plus de 10 cents de moins que la veille dans certains établissements.
Il s’agit de la première baisse significative depuis le début du mois de décembre, d’après CAA-Québec.
Cette chute drastique du litre d’essence est un résultat direct de l’annonce de mercredi de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, qui se sont tenus le lendemain.
Le prix du baril de pétrole Brent, qui a frôlé les 140 $ l’unité dimanche, a chuté jusqu’à osciller près de la barre des 100 $, jeudi.
Un marché volatil
« Chaque annonce liée au conflit en Ukraine a maintenant un impact sur le marché. La volatilité est extrême. On ne peut même plus prédire où en sera le prix à la fin de la journée », souligne Carol Montreuil, vice-président pour l’Est du Canada de l’Association canadienne des carburants.
En temps normal, une fluctuation du prix du baril de 1 $ ou 2 $ en une journée est considérée comme élevée. En ce moment, ça peut bouger de 10 $ à 15 $ en 24 heures.
« Ça montre à quel point on est dans une situation de crise », indique M. Montreuil, qui invite les automobilistes à profiter de cette manne pendant qu’ils le peuvent.
« On va pouvoir souffler pendant quelques jours, mais ça ne durera pas », prévient de son côté Dan McTeague, président de l’organisme Canadians for Affordable Energy.
Pas au bout de nos peines
Selon M. McTeague, qui analyse le prix de l’essence depuis des années, le prix à la pompe devrait grimper à nouveau au plus tard en milieu de semaine prochaine.
Le prix du Brent était déjà repassé au-dessus de la barre des 112 $, vendredi midi. Une hausse probablement liée à l’incapacité du ministre des Affaires étrangères russe et de son homologue ukrainien de s’entendre sur un cessez-le-feu.
Et c’est sans parler de l’arrivée du printemps, où les prix augmentent chaque année pour différentes raisons, et la possibilité d’un éventuel embargo sur le pétrole russe.
« Le problème, c’est qu’on n’a pas de plan B, au niveau de la production du pétrole. On a besoin du pétrole russe pour répondre à la demande », déplore M. McTeague.
UN GRAND ÉCART DE PRIX
MONTRÉAL
Essence ordinaire la plus chère : 2,019 $/L
Essence ordinaire la moins chère : 1,849 $/L
Écart : 17 cents
Prix réaliste : 1,856 $/L
QUÉBEC
Essence ordinaire la plus chère : 1,959 $/L
Essence ordinaire la moins chère : 1,799 $/L
Écart : 16 cents
Prix réaliste : 1,845 $/L
Sources : Gasbuddy et CAA-Québec