Avec «Monte-Cristo», Pierre Niney espère tenir son grand rôle populaire

AFP
Pierre Niney tient-il son grand rôle populaire ? Après «Les Trois Mousquetaires», la nouvelle adaptation du «Comte de Monte-Cristo» est présentée mercredi en avant-première à Cannes, un mois avant sa sortie en salles.
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Grande fresque d'aventure tous publics, portée par le souffle romanesque d'Alexandre Dumas, la plus grosse production française de l'année - une quarantaine de millions d'euros de budget -, sortira le 28 juin.
Ce film, «c'est à la fois une grande aventure épique, un héros torturé, une histoire tragique, de la nuance dans les sentiments», s'enflamme Pierre Niney dans une rencontre avec la presse, avant la montée des marches.

Avec ce rôle, l'acteur de 35 ans marche dans les pas artistiques de Gérard Depardieu, qui incarna Edmond Dantès à la télé dans les années 1990, ou, bien avant, dans ceux de Jean Marais.
Un pari pour celui qui a été le plus jeune pensionnaire de la Comédie Française, avant de se lancer dans le cinéma, où il a décroché un César du meilleur acteur pour «Yves Saint Laurent» (2015), à 25 ans.
Autres stars de sa génération, Pio Marmaï et François Civil partageaient l'affiche des «Trois Mousquetaires» l'an dernier. Niney porte sur ses seules épaules cette autre adaptation de Dumas.
Edmond Dantès, héros aux mille identités, dont les aventures se déroulent sur plusieurs décennies, est un rôle en or pour un acteur: «j'ai travaillé pour passer de l'innocence à l'enfermement au regret puis au désespoir et à la folie», rembobine Pierre Niney, qui voulait retourner «à l'origine et à la noirceur» du personnage. «Je suis attiré par des rôles de menteurs, de gens qui dissimulent».
Dans le film, comme dans l'oeuvre de Dumas, Edmond Dantès est enfermé injustement au Château d'If, dont il parvient à s'échapper. Sa vengeance, ruminée pendant des décennies au cours desquelles il deviendra le Comte de Monte-Cristo, sera implacable. Et finira par le rendre fou.
«C'est à la fois un justicier, mais aussi le diable, à force d'être obsédé par sa vengeance», élabore l'acteur qui a appris des mots d'italien et raconte un rôle très physique, pour lequel il a pris des cours d'équitation, d'escrime et d'apnée, avec un champion du monde de la discipline.
Pour la séquence d'évasion de la prison du Château d'If, au large de Marseille, «il fallait que je puisse, à 15 m de profondeur, sortir d'un sac, sans bouteille, en apnée pure», raconte-t-il.
«Chat mystérieux»
Pour condenser les près de 2 000 pages de l'œuvre originale, le film (02H58 tout de même) prend quelques libertés au niveau du scénario, multipliant les ellipses. Mais il en conserve le souffle épique, et le plaisir de l'aventure, avec même quelques scènes à la Indiana Jones.
Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, scénaristes des deux volets des «Trois Mousquetaires», sortis l'année dernière, sont aux manettes, à la réalisation cette fois.
Le choix de Niney était une évidence pour Matthieu Delaporte: «Pierre est un chat mystérieux, un acteur extrêmement fin, capable de se transformer en plein de personnages», salue-t-il, dans un entretien à l'AFP.
Dans le reste du casting: Anaïs Demoustier, dans le rôle de Mercédès, Anamaria Vartolomei (également présente à Cannes dans «Maria») ou l'acteur italien Pierfrancesco Favino, membre du jury cannois.
La présentation de «Monte Cristo» à Cannes puis sa sortie sont un gros enjeu pour son producteur, Dimitri Rassam, et Pathé, déjà derrière les «Mousquetaires», avec l'ambition d'exporter aussi le cinéma populaire français à l'international.
Mais en matière de box office, rien n'est jamais sûr. Hasard du calendrier, l'équipe de «Monte-Cristo» monte les marches en même temps que l'équipe d'«Un p'tit truc en plus», avec une troupe de comédiens en situation de handicap mental.
Ce film réalisé par Artus a attiré 3,4 millions de spectateurs, égalant le score du premier volet des «Mousquetaires» avec un budget bien moins élevé.
«Il y a zéro recette, c'est ce qu'on voit avec le film d'Artus, on ne sait jamais ce qu'il va se passer. Pour les petits films comme pour les gros», philosophe Alexandre de La Patellière.