«Les linceuls»: Vincent Cassel retrouve David Cronenberg pour la troisième fois

AFP
Avec Les linceuls, présenté en compétition à Cannes, l'acteur français Vincent Cassel retrouve pour la troisième fois le réalisateur David Cronenberg, 81 ans, qu'il considère comme «une sorte de père».
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Cassel, 57 ans, joue le rôle de Karsh, un magnat de la tech qui a mis au point, après le décès de son épouse, une invention qu'il pense révolutionnaire: un drap mortuaire connecté et équipé de caméras qui permet aux proches de garder un contact visuel avec leurs défunts inhumés.
Un personnage en miroir avec la figure du réalisateur canadien de Crash (1996), qui tourne ce thriller à 81 ans, lui-même hanté par le décès de sa propre épouse, avec laquelle il aura vécu 43 ans.

«Assez vite, [Cronenberg] m'a dit que le personnage serait son alter ego», explique Vincent Cassel, dont la ressemblance à l'écran avec le réalisateur est parfois troublante.
Pourtant, «je n'ai pas vraiment fait de travail pour lui ressembler. J'ai fait pousser mes cheveux et quand je suis arrivé, ça s'est fait tout seul», a-t-il ajouté.

«Il y a un truc paternel» qui se joue avec David Cronenberg, déclare encore à l'AFP l'acteur, qui jouait déjà dans Les Promesses de l'ombre (2007) et A Dangerous Method (2013).
«Je n'ai travaillé qu'avec des mecs de mon âge jusqu'à la mort de mon père», l'acteur Jean-Pierre Cassel en 2007, poursuit-il.
«Quand mon père est décédé, c'est la première fois que j'ai travaillé avec des gens de sa génération, dont Cronenberg», le réalisateur de La Mouche, Crash ou A History of Violence.
«Quand Vincent est sorti pour la première fois de son car-loge, j'ai eu un choc de ressemblance», avec le réalisateur, confirme l'actrice allemande Diane Kruger, 47 ans.
Dans ce film tourné en anglais, elle joue à la fois l'épouse décédée au corps pourrissant, qui revient hanter le veuf, mais aussi sa sœur, et inspire l'avatar de l'application d'intelligence électronique qui guide le héros.
«Dans les scènes un peu choc, dans l'intimité, je voyais David» à la place de l'acteur, confie-t-elle.
En lice pour la Palme d'or, Les linceuls raconte l'enquête paranoïaque que va mener Karsh après la profanation de son cimetière ultra-connecté. Il évoque aussi le complotisme ou l'emprise de la technologie sur nos vies, et au-delà.
«David Cronenberg est complètement geek», relève encore Vincent Cassel: «Beaucoup de gens ne supportent pas de laisser l'être aimé dans une boîte, seul... [Le personnage] le prend au pied de la lettre et arrive à trouver une solution pour supporter l'insupportable.»